Placée sous le thème, « Accélérer la réalisation de l’égalité entre les hommes et les femmes et l’autonomisation de toutes les femmes et les filles en s’attaquant à la pauvreté et en renforçant les institutions et le financement dans une perspective d’égalité entre les hommes et les femmes », la 68 ème Session de la commission de la condition de la femme s’est ouverte ce mercredi 13 mars 2024 à New York en présence de la ministre de l’Action sociale, de la Promotion de la Femme et de l’Alphabétisation et une délégation togolaise.
A LIRE AUSSI : Interview spéciale/La ministre Apédoh-Anakoma : « le 08 mars, tel qu’ancrée dans les habitudes… »
Accompagnée d’une importante délégation togolaise, la ministre de l’Action sociale, de la Promotion de la Femme et de l’Alphabétisation prend part à la 68ème Session de la commission de la condition de la femme à New York aux Etats Unis. Cette 68ème Session est placée sous le thème « Accélérer la réalisation de l’égalité entre les hommes et les femmes et l’autonomisation de toutes les femmes et les filles en s’attaquant à la pauvreté et en renforçant les institutions et le financement dans une perspective d’égalité entre les hommes et les femmes ».
Dans sa déclaration, la ministre togolaise de l’Action sociale, de la Promotion de la Femme et de l’Alphabétisation madame Adjovi Lolonyo Apédoh- Anakoma a vanté les efforts du Togo en matière de promotion de la femme et de son bien-être. Elle a fait savoir que grâce à la volonté politique du Chef de l’Etat, son Excellence, Monsieur Faure Essozimna GNASSINGBE, le Togo a mis en place des stratégies en faveur de l’autonomisation de la femme et de la fille en vue d’un développement inclusif et durable.
Elle a relevé que la Feuille de route gouvernementale 2025, qui reste un document national d’orientation, accorde une importance aux mesures de promotion d’équité et d’égalité de genre et à la lutte contre la pauvreté. En effet, l’ambition d’émergence du pays, conditionnée par la participation des hommes et des femmes aux processus de développement a favorisé la création des conditions incitatives à l’investissement. S’inscrivant totalement dans le thème de la présente Session, la ministre en charge de l’Action sociale a souligné que le Togo a enregistré beaucoup de progrès, dont les principaux sont :
Dans le domaine juridique :
Le Togo a adopté des textes et revisité d’autres pour prendre en compte les besoins spécifiques des femmes et des filles. On note entre autres :
La révision du Code des personnes et de la famille de 2022 qui abroge les dispositions relatives au délai de viduité et qui prend en compte les questions relatives à la reconnaissance de la contribution non monétaire de la femme dans le ménage lors de la dissolution du mariage.
Le nouveau code pénal de 2022 qui punit le viol, le harcèlement sexuel, les discriminations et les violences à l’égard des femmes.
Pour ce qui est du code du travail, la protection de l’emploi de la femme salariée pendant la période de la grossesse, de l’accouchement, du congé de maternité et de l’allaitement a été renforcée pour lui permettre de bénéficier de la totalité de son salaire pendant les congés de maternité.
La loi du 9 novembre 2018 sur l’impôt réduit et supprime plusieurs taxes. Elle est favorable aux entreprises surtout les petites et moyennes et permet aux femmes d’entreprendre davantage en vue de leur autonomisation économique.
La loi portant code foncier et domanial de 2018 assure l’égalité de droit homme/femme en matière foncière.
Dans le domaine économique :
En vue de résoudre le problème d’accès des femmes et des filles aux crédits, le Gouvernement a initié en 2014 le Fonds national de la finance inclusive. Le bilan de 10 ans de parcours de ce mécanisme a permis d’octroyer des crédits à 1 868 017 de personnes dont 1 214 211 femmes.
Le Togo a pris d’autres mesures allant dans le sens du renforcement de l’autonomisation économique des femmes et des filles. Il s’agit :
- Du projet d’appui à l’employabilité et à l’insertion des jeunes dans les secteurs porteurs. A travers ce projet, 1420 jeunes entrepreneurs, dont 15% de femmes, sont accompagnés dans les chaînes de valeurs agricoles ;
- la mise en place des Zones d’aménagement agricoles planifiées, où les femmes représentent 42% des producteurs ;
- le programme de filets sociaux et services de base permet d’assurer aux communautés économiquement faibles, un meilleur accès aux infrastructures de base à travers des appuis financiers afin de renforcer leur résilience. Avec ce programme, 196 463 ménages ont bénéficié des transferts monétaires, dont 185 389 femmes sont des bénéficiaires directes ;
- le projet d’autonomisation des femmes rurales au Togo qui cible les groupements de femmes en leur apportant des appuis techniques par des formations des membres et des appuis en matériels de production, de transformation et de transport ;
- l’octroi de 25% des marchés publics aux jeunes et aux femmes entrepreneurs.
Parlant du domaine du leadership et de la participation des femmes à la prise de décision, la ministre Adjovi Lolonyo Apédoh Anakoma a souligné que le Togo a fait de grands progrès traduits dans les faits par la participation de façon significative des femmes à la vie publique et associative dans le pays. Elle a, à titre illustratif, parlé du gouvernement actuel, et de l’Assemblée nationale qui sont dirigés par des femmes.
Ces efforts ont permis au Togo de passer d’un score de 84,4 en 2021 et 97,5 en 2024 en matière de promotion du leadership féminin dans les instances de décisions, dans les entreprises et dans l’entrepreneuriat, selon le rapport « WOMEN BUSINESS AND THE LAW » de la Banque Mondiale, publié le 04 mars dernier, faisant du Togo le 1er pays réformateur en Afrique et le 19ème sur le plan mondial.
Pour renforcer ces mesures qui ont eu un impact positif sur les femmes et les jeunes, le Togo a adhéré au projet régional d’autonomisation des femmes et dividende démographique au Sahel (SWEDD), dont la mise en œuvre permettra de toucher directement 159 557 adolescentes âgées de 10 à 24 ans par des actions de scolarisation, d’autonomisation économique et de lutte contre les violences basées sur le genre.
Malgré la volonté du Gouvernement togolais et les multiples initiatives mises en place, il faut noter que beaucoup de défis restent à relever. Il s’agit entre autres :
- du maintien des filles dans le cursus scolaire et surtout dans les filières scientifiques et industrielles ;
- de la réduction de l’impact des pesanteurs socioculturelles liés au statut de la femme ;
- de la lutte contre les violences basées sur le genre.
- de la prévention et de la lutte contre l’extrémisme violent qui risque d’annihiler les efforts et les acquis en matière d’autonomisation de la femme et des jeunes.
En termes de perspectives, elle a exprimé la volonté manifeste du Président de la République togolaise son Excellence monsieur Faure Essozimna Gnassingbé de renforcer ses actions de mobilisation de ressources pour l’extension et la mise à échelle des différentes mesures et programmes pour le bien-être de la population en général et des femmes et des filles en particulier.
La rédaction