Le président du conseil, Faure Gnassingbé a présenté, ce mardi 30 décembre 2025, ses vœux au peuple togolais à l’orée du nouvel an. Que peut-on retenir de son message ? Lisez plutôt !
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VOEUX DE SON EXCELLENCE MONSIEUR FAURE ESSOZIMNA GNASSINGBE, PRESIDENT DU CONSEIL DE LA REPUBLIQUE TOGOLAISE A LA NATION
Togolaises, Togolais.
Chers Compatriotes.
En ce moment où une année s’achève et une autre s’ouvre devant nous, je veux d’abord souhaiter à chacune et chacun d’entre vous, à vos familles, à vos proches, mes vœux les plus sincères de santé, de sérénité et d’espérance.
2025 a été une année charnière pour notre pays. Nous avons connu des épreuves, des moments de doute. Mais nous avons aussi franchi une étape importante de notre vie démocratique.
Avec l’adoption de la Ve République, notre pays est devenu une démocratie parlementaire. Cette réforme marque l’évolution la plus profonde de notre Constitution depuis plus de trente ans.
Il y a quelques semaines, je me suis adressé à vos élus. Ce soir, en cette fin d’année, c’est à vous que je m’adresse, pour parler de notre chemin commun et de la direction que nous allons prendre ensemble.
Mes chers compatriotes.
Je veux vous parler de cette nouvelle République, et de ce qu’elle change concrètement dans votre vie. Ce changement n’est pas un jeu d’écriture. Ce n’est pas une affaire réservée aux juristes ou aux responsables politiques. Il concerne directement votre vie de tous les jours et la manière dont les décisions sont prises en votre nom.
Je veux saluer le travail de vos élus, les élus du peuple. Le Parlement et le Sénat ont conduit cette réforme dans la paix, la dignité, et le respect du cadre républicain. Ce choix n’a pas été imposé. Il a été voté, assumé, porté par vos représentants.
Je suis conscient que certains auraient souhaité un débat public plus large. Je comprends ces attentes. Mais ce que je retiens, c’est que cette réforme a été menée dans un climat institutionnel apaisé, avec pour seule boussole l’intérêt national.
C’est une réussite en soi d’avoir conduit ce changement sans rupture. Dans une République, il y a des choses qui doivent rester stables. La continuité de l’État et des institutions est essentielle pour la paix, pour la confiance. C’est pour cela que je suis resté à la tête de l’exécutif, mais ma fonction a changé.
Le centre de gravité de notre vie politique a changé. Désormais, la politique de la Nation se décide d’abord au Parlement. Le Gouvernement est responsable devant vos élus. Quant au Sénat, il porte la voix des territoires. Les régions et les communes jouent ainsi un rôle plus important.
Certains d’entre vous se demandent si cette réforme changera vraiment quelque chose dans leur vie, si elle peut ouvrir une dynamique nouvelle pour notre pays. Je veux vous répondre clairement : la réponse est oui.
Nous allons changer de méthode, faire vivre autrement notre démocratie, ouvrir un nouveau chapitre, sans casser ce que nous avons construit. Pour cela, j’ai fixé au Gouvernement trois priorités simples : Protéger, Rassembler, Transformer.
Elles donnent un sens concret à ce changement de régime. Et elles résument, au fond, ce que je vous dois comme Président du Conseil : la sécurité, l’unité, et l’avenir.
Mes chers compatriotes.
Protéger, c’est la première responsabilité d’un État. Et c’est la première mission que je me donne, et que je donne à mon Gouvernement pour 2026.
Protéger, c’est bien sûr d’abord garantir la sécurité, celle de nos familles, de nos villages et de notre territoire. Dans une région instable, nos forces de défense et de sécurité agissent avec courage et bravoure : elles protègent nos populations et tiennent nos frontières.
Je veux ce soir leur rendre hommage, ainsi qu’à tous ceux qui, chaque jour, veillent sur notre stabilité. Mais je veux aussi vous dire ceci :
On ne protège pas un pays seulement avec des armes. On le protège en donnant à chacun une vie digne, en donnant une place à sa jeunesse, en évitant que la pauvreté, l’exclusion ou la colère ne deviennent des terreaux de la violence.
La sécurité vient aussi du développement. Elle vient de l’emploi. Elle vient de l’accès aux services essentiels. Elle vient d’un pays où personne ne se sent oublié.
Quand un enfant peut aller à l’école en paix, nous renforçons la sécurité. Quand une famille a accès aux soins, nous renforçons la sécurité. Quand un agriculteur peut vivre de son travail, nous renforçons la sécurité. Et quand un village a accès à l’eau, à la route, à l’électricité, nous renforçons également la sécurité.
C’est pourquoi nous poursuivrons notre stratégie globale qui associe sécurité, développement local et cohésion sociale.
Mes chers compatriotes.
Togolaises, Togolais.
Rassembler, c’est la deuxième grande priorité que j’ai fixée à notre action en 2026.
Rassembler, c’est renforcer notre unité nationale. Et elle ne peut s’épanouir que dans l’équité territoriale.
La décentralisation n’est pas un slogan. C’est une manière de gouverner autrement, de reconnaître la diversité de nos territoires, d’aller vers ceux qui sont loin du centre ou de la capitale.
Vos élus locaux seront désormais davantage associés à l’action publique, parce qu’en 2025 nous avons renforcé les moyens d’action des collectivités et amélioré la coordination entre l’Exécutif, l’Assemblée, le Sénat et les territoires.
Rassembler c’est aussi reconnaître la place de chacun et créer les conditions d’un dialogue durable entre majorité et opposition. La critique constructive et apaisée fait partie du fonctionnement normal de la démocratie. Je veux le dire clairement ce soir : l’opposition est une composante essentielle de la République. Elle a la responsabilité de questionner, d’alerter, et de proposer.
En 2026, je souhaite qu’une culture politique nouvelle s’impose : une culture politique de respect, où l’on critique les idées, mais jamais les personnes, où l’on s’oppose sans se déchirer, où l’on débat sans se détruire.
Franchissons ensemble cette étape supplémentaire vers un climat politique plus apaisé, où les désaccords s’expriment de manière constructive, sans violence ni dégradations.
Pour rassembler ainsi la Nation, il faut commencer par tendre la main, reconnaître que la paix civile ne se maintient pas seulement par la loi, mais aussi par le geste juste et par la compréhension.
C’est dans cet esprit d’apaisement que j’ai demandé au Ministre de la Justice d’exécuter les décisions de grâce et de clémence que nous avons prises lors du dernier conseil des ministres.
Il ne s’agit ni d’impunité, ni de faiblesse sur des crimes graves. Il s’agit plutôt d’éviter que des erreurs ou des moments d’égarement deviennent des destins brisés. Il s’agit, surtout, de permettre à notre pays de regarder de l’avant.
Notre avenir, c’est de cela que je souhaite maintenant vous parler.
Mes chers compatriotes.
Transformer, c’est notre troisième grande priorité. Et c’est sans doute la plus exigeante. Depuis plusieurs années, notre pays progresse. Il progresse en matière d’infrastructures, de stabilité économique, d’intégration régionale, de digitalisation.
Ces efforts sont réels, et ils doivent être reconnus. Nous devons maintenant franchir un cap supplémentaire.
Transformer le Togo, aujourd’hui, c’est d’abord investir dans notre première richesse. Cette richesse c’est vous, les Togolaises et les Togolais : votre éducation, votre formation professionnelle, votre santé, votre jeunesse.
Un pays ne se développe pas uniquement avec des routes, des ports et des usines, on nous le dit souvent. Il se développe avec des femmes et des hommes capables de créer, d’innover, de construire, de rêver grand.
Transformer le Togo, c’est aussi transformer nos territoires, faire en sorte que l’avenir du pays ne se joue pas seulement à Lomé, mais dans chaque préfecture, dans chaque commune, dans chaque village.
Je veux que cette transformation en cours devienne visible partout. Et je veux qu’elle soit juste. Je veux qu’elle bénéficie à toutes les catégories sociales : aux femmes, qui portent l’économie informelle ; aux jeunes, qui portent l’innovation ; aux agriculteurs, qui nourrissent la Nation ; aux entrepreneurs, qui créent de l’emploi ; aux travailleurs, qui bâtissent le pays ; aux personnes vulnérables, qui ne doivent jamais être oubliées. Pour réussir tout cela, nous avons besoin de regarder au-delà de nos frontières.
Transformer notre pays demande d’ouvrir des portes, de nouer des partenariats, de défendre nos intérêts dans les enceintes africaines et internationales. Pour un pays comme le nôtre, la diplomatie est une force.
Car l’avenir du Togo dépend de notre capacité : à nous insérer dans les chaînes de valeur africaines, à attirer des investisseurs, à participer aux marchés régionaux de notre continent. Ce travail extérieur n’est jamais détaché de vos réalités. Il sert un seul objectif : améliorer votre quotidien ici.
Quand je cherche des financements plus justes, c’est pour construire des routes, des écoles, des centres de santé, des hôpitaux. Quand je mobilise des investisseurs, c’est pour créer de l’emploi ici, dans notre pays. Quand je fais entendre la voix du Togo, c’est pour obtenir des règles plus équitables, alléger le poids de la dette, et renforcer notre sécurité.
Je vous sers ici, à travers mon gouvernement et les priorités que nous nous sommes fixées. Je vous sers aussi à l’extérieur, avec la même énergie, pour répondre à vos besoins quotidiens : la sécurité, l’emploi, le coût de la vie, les services essentiels.
Togolaises, Togolais.
Mes chers compatriotes.
Protéger, rassembler, transformer : voilà notre chemin pour l’année qui vient. C’est le socle de notre action. Il guidera chaque décision, chaque programme, chaque effort de votre Gouvernement.
Je veux une République qui vous protège mieux, qui nous rassemble davantage, qui transforme plus vite notre pays.
Je forme donc le vœu que 2026 soit une année de paix et d’équilibre, une année de progrès et d’espérance, une année de solidarité et de confiance.
Je vais donc dire à nouveau : à chaque famille togolaise mes vœux de santé, de sérénité et de réussite ; à nos jeunes, je leur dis d’avoir confiance en leur avenir ; à nos aînés, je souhaite la reconnaissance et le respect auxquels ils ont droit ; à tous ceux qui traversent une épreuve de trouver soutien et réconfort. Je souhaite enfin que chacun soit fier de dire : je suis Togolais, je suis Togolaise.
Que Dieu bénisse donc chacune et chacun d’entre vous.
Que Dieu bénisse notre cher Togo.
Bonne et heureuse année à chacune et à chacun d’entre vous.



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