Des pays africains subissent des invasions militaires dans leur gouvernance politique et institutionnelle depuis quelques mois. Si pour certains ces coups d’état freinent l’évolution de la démocratie en Afrique, pour d’autres, c’est plutôt une détermination des peuples africains à reconquérir leur souveraineté afin d’amorcer leur réel développement. À un communiqué signé en date du 10 septembre 2023, la Conférence des Présidents de la DMP demande à la CEDEAO et l’Union Africaine à comprendre la volonté du peuple africain. Lisez plutôt !
Communiqué de la DMP
Des multiples leçons à apprendre des événements survenus dans la République sœur du Gabon.
La conférence des présidents de la DMP suit avec une attention particulière les événements qui se déroulent dans la République soeur du Gabon depuis la matinée du mercredi 30 Août 2023. La DMP constate que le peuple Gabonais à l’instar des peuples du Niger, du Burkina, de la Guinée et du Mali, ont accueilli avec ferveur et liesse la prise du pouvoir par les militaires qui ont mis fin au nième coup d’État électoral dont le Parti Démocratique Gabonais (PDG) est coutumier par la proclamation de faux résultats avec la complicité active du Conseil Gabonais des Élections (CGE).
La DMP constate curieusement que contrairement au drame politico diplomatique qui se joue actuellement au Niger après le coup d’État du 26 juillet 2023 qui a fait tomber le Président Mohamed BAZOUM, les nouvelles autorités gabonaises semblent bénéficier plutôt de la clémence des occidentaux et des Institutions supra nationales Africaines. L’on peut se demander légitimement ce que cache un tel traitement à deux vitesses vis-à-vis des coups d’État qui se déroulent depuis quelques temps et de façon répétitive sur notre continent.
En effet, nous suivons de près la façon dont la communauté internationale dont certains pays occidentaux en tête, cherchent à instrumentaliser la CEDEAO qui s’acharne obstinément contre le Niger, le Burkina Faso et le Mali, en imposant des sanctions iniques, injustes et illégales contre les peuples déjà victimes de la mauvaise gouvernance conçue et entretenue par les prédateurs qui condamnent ces coups d’État dans ces pays.
Il est curieux que la même communauté internationale adoube les nouvelles autorités gabonaises et les soutienne implicitement dans leurs démarches de la restauration de l’Etat à travers le coup d’État du 30 août dernier qui a mis fin à la dynastie de la famille Bongo au pouvoir depuis 55 ans au Gabon.
En tout état de cause, la DMP soutient le peuple Gabonais dans sa lutte pour sa liberté, son émancipation et sa souveraineté réelle et demande aux nouvelles autorités du Gabon à travailler dans le seul intérêt du peuple, longtemps brimé et appauvri par une certaine oligarchie occidentale en complicité avec leurs valets locaux.
La DMP en appelle vivement au Peuple frère du Gabon à saisir cette opportunité de ce coup d’État intervenu dans le cadre d’un autre coup d’État électoral, pour mener une véritable révolution dans une vision panafricaniste dans la mise en place des nouvelles institutions qui devront conduire dorénavant les affaires du Gabon.
La DMP invite le Peuple Togolais dont l’histoire politique ressemble fortement à celui du peuple Gabonais à tirer des leçons évidentes afin de s’organiser pour mettre fin comme c’est le cas au Gabon au règne dynastique du père au fils qui régente le Togo depuis plus de 50 ans.
Il est temps que la CEDEAO et l’Union Africaine comprennent la détermination des peuples africains à reconquérir leur souveraineté pour enfin amorcer leur réel développement. Elles doivent pour se faire, anticiper sur les causes qui entraînent les coups d’État en Afrique qui sont entre autres, les coups d’État électoraux, les coups d’État constitutionnels et la mauvaise gouvernance.
Aussi, la DMP demande-t-elle au peuple Togolais de se mobiliser massivement pour faire des prochaines élections législatives une opportunité de barrer le chemin à toute velléité du parti RPT /Unir à voler un 5ème mandat pour l’actuel usurpateur du pouvoir d’Etat après les 38 ans du Père.
En aucun cas, il ne peut y avoir un 5ème mandat pour M. Faure Gnassingbé, alors disons tous :
« Non Non! » au 5ème mandat.
Enfin la DMP invite le Peuple frère du Gabon à demeurer vigilant pour déjouer toutes les ruses des néocolonialistes qui cherchent à garder leurs mains mises sur nos richesses par la corruption et l’influence permanente dans le choix de nos dirigeants.
Fait à Lomé, le 10 septembre 2023 La Conférence des Présidents