L’égalité femme-homme a connu un progrès notable de nos jours, à travers le monde. Ce principe, entériné par plusieurs instruments internationaux et intégré aux législations nationales, marque une avancée majeure en référence à la déclaration et au plan d’action de Beijing de 1995, principal instrument supra-étatique de valorisation des droits de la femme. Nonobstant cet élan positif, la persistance du phénomène des violences basées sur le genre demeure une préoccupation majeure de nos jours. Face à cette situation, le ministère de l’Action sociale, de la Promotion de la Femme et de l’Alphabétisation a élaboré un protocole de prise en charge des victimes de violences basées sur le genre au Togo. Ce document a été validé ce jeudi 21 septembre 2023 à Lomé avec la présence des acteurs impliqués dans la promotion des droits de la femme au Togo.
Au Togo, selon l’enquête démographique et de santé 2013-2014, 32% les femmes togolaises ont au moins une fois été victimes de violences physiques ou sexuelles dès l’âge de 15 ans. De même, les données des centres d’écoute et de prise en charge des victimes de violences basées sur le genre, indiquent qu’en 2022, deux mille huit cent dix-huit personnes, dont deux mille quatre cent huit femmes, ont été victimes de VBG au Togo.
Par ailleurs, en milieu scolaire, une étude réalisée en avril 2022, indique que les filles sont davantage victimes de violences sexuelles, soit 8,5%, contre 2,1% de garçons. Les VBG constituent donc un réel handicap au développement harmonieux et inclusif pour toute nation moderne qui ambitionne de vivre en paix et de garantir à chaque citoyenne et citoyen une jouissance équitable des droits humains.
Dans le cadre de la lutte contre les violences en général, et dans le souci d’assurer un environnement protecteur pour les personnes vulnérables, le Gouvernement a entrepris plusieurs initiatives. Il s’agit, entre autres, du renforcement du cadre juridique à travers l’adoption du code des personnes et de la famille, du code de l’enfant, du nouveau code pénal et, tout récemment, de la loi portant protection des apprenants contre les violences à caractère sexuel.
Sur le plan institutionnel, on note la mise en place des lignes vertes « 8284 » pour les VBG, « 8255 » pour le milieu scolaire et « 1011 » pour la protection des enfants. Il s’agit également de la création des centres d’écoute pour la prise en charge des victimes de VBG, des maisons de la femme, des maisons de justice, des centres intégrés « One Stop Center », et des centres de prise en charge des enfants victimes de violences.
Tous ces outils visent, d’une part, à renforcer la prévention du phénomène et, d’autre part, à assurer la prise en charge des victimes.
En ce qui concerne spécifiquement la prise en charge, elle comprend trois (3) types de prestations essentielles, à savoir la prise en charge médicale et psychiatrique, la prise en charge psychosociale et la prise en charge judiciaire. Ces services sont fournis par différents acteurs, dont principalement le ministère chargé de l’action sociale, le ministère chargé de la santé, le ministère chargé de la justice et le ministère chargé de la sécurité, appuyés par les organisations de la société civile et les partenaires techniques et financiers.
Au regard de la multiplicité des acteurs et de la diversité des interventions, il s’est avéré nécessaire de disposer d’un document de référence qui permette d’assurer la cohérence, la traçabilité, la continuité et la synergie d’action requise dans le cadre des prestations fournies.
Ainsi, le présent protocole fixe le cadre méthodologique de prise en charge des victimes et permet aux différents intervenants de disposer d’un outil de référence pour l’harmonisation des démarches et pratiques dans la délivrance des prestations en faveur des victimes.
L’élaboration de ce document a été un processus inclusif et participatif des différents acteurs qui, dans un premier temps, ont eu à élaborer des protocoles sectoriels propres à chaque domaine d’intervention, à savoir la prise en charge psychosociale, les prestations médicales et l’action judiciaire.
L’aboutissement de ce processus facilitera désormais le travail aux différents acteurs, mais aussi, et surtout, permettra aux victimes de bénéficier d’un paquet de services intégrés et complémentaires de qualité.
L’objectif général de l’atelier de ce jeudi 21 septembre 2023 dont la cérémonie a été présidée par la ministre de l’Action sociale de la Promotion de la Femme et de l’Alphabétisation madame Adjovi Lolonyo Apédoh-Anakoma est de procéder à la validation technique du protocole de prise en charge des victimes de violences basées sur le genre au Togo et ses outils de mise en œuvre.
Celle-ci a exprimé sa satisfaction pour le bon déroulement du processus et félicité l’équipe d’élaboration composée d’experts des ministères chargés de l’action sociale, de la santé, de la justice, de la sécurité et des enseignements primaire et secondaire, élargie aux personnes ressources de la société civile, des organisations internationales non gouvernementales et des partenaires techniques et financiers.
Elle a renouvelé une fois encore ses remerciements à la Banque Mondiale et à l’ensemble des partenaires pour leur engagement d’accompagner le Gouvernement dans ses efforts de développement et, particulièrement, de lutte contre les violences basées sur le genre au Togo.