« Etre femme : Un malheur ou une malédiction? », s’interroge avec les larmes aux yeux Adjoto

« Etre femme : Un malheur ou une malédiction? », s’interroge avec les larmes aux yeux Adjoto

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« C’est comme si je suis condamnée à mon sort de femme. Malheureusement, pour moi je suis la seule fille parmi quatre garçons et vous ne pouvez pas imaginer. Aujourd’hui, mariée et mère de quatre enfants, je suis toujours abandonnée à mon sort de femme ; pas de soutien dans le ménage, tu es tout pour toi-même. On dirait que de ma famille biologique au foyer, le mauvais sort dévolue à la femme me suit. Là, je reviens du champ avec mon mari. A la maison, c’est moi qui vais faire à manger, m’occuper des enfants ainsi que de mon mari lui même; la liste est très longue que je ne veux même pas en parler. Dites-moi, est-ce un malheur d’être femme ? », s’interroge avec les larmes aux yeux, Adjoto, une femme de la trentaine d’année, sa fille d’un an au dos et un colis sur la tête, accompagné de son mari qui traine son vélo vide ; pouvant lui venir en aide mais, visiblement ne le faisait pas.

Image d’illustration

Selon certaines normes sociales, « être femme veut dire bienvenue à la main d’œuvre dans la communauté ». Toutes les tâches ménagères sont confiées aux filles sinon aux femmes. En effet, la femme dans son quotidien mène des activités comme si « elle a mille pattes et mille bras ». Et pourtant, elle est comme tout être humain. Ce regard porté sur la femme doit ses sources à quelques normes sociales qui la catégorisent comme un être fragile qui doit être toujours au service du sexe masculin. Cette bonne dame, Adjoto puisqu’il s’agit d’elle, ne sait plus à quel saint se vouer vu la situation dans laquelle elle se retrouve.

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Nombreuses sont ces femmes qui vivent la même situation aujourd’hui mais, ne peuvent pas en parler et malheureusement, elles meurent à petit feu. Adjoto, cette jeune fille qui avait un avenir radieux se retrouve dans un foyer où elle est appelée à tout faire surtout les tâches ménagères.

Les femmes obligées de faire les travaux domestiques

Si la majorité des femmes n’en parlent pas compte tenu de certaines normes sociales, il faut mentionner qu’elles, non seulement, en souffrent énormément mais, aussi en sont victimes. « Que puis-je dire. Ma mère même ne me laisse pas le temps de parler si mes frères sont là à ne rien faire et que c’est moi qui suis toujours à leur service comme une bonne. Pour eux, je suis une fille et c’est mon devoir », s’est plaint Yvette, une jeune fille de seize ans qui selon elle, les tâches ménagères l’occupent plus que ses études.

Faut-il le préciser, depuis les bas âges, certains parents éduquent leurs enfants selon « certaines normes sociales » c’est-à-dire que les tâches ménagères sont réservées aux filles et les garçons sont libres de faire ce qu’ils veulent. Dans certaines communautés, les garçons n’ont même pas le droit de faire la cuisine. « C’est un travail de femme’’ dit-on souvent. Et malheureusement, certains enfants grandissent avec cette mentalité qu’ils développent au cours de leur vie. Ainsi une fois adulte et père de famille, il ne daigne pas apporter un appui à leur femme dans le menage. C’est vraiment dommage, osons le dire !

Ces travaux que les femmes abattent qui sont entre autre des tâches ménagères, l’éducation des enfants, l’aide aux proches et bien d’autres ont une importance capitale et impactent leur vie malgré leur caractère invisible.

Les femmes font un travail invisible. Et si on en parle !

Contrairement aux hommes qui après leurs activités se reposent, la femme, qu’elle soit du secteur formel ou informel, après ses occupations professionnelles personnelles, doit encore s’occuper de la famille à travers les travaux ménagers.

Photo des hommes en train de jouer le jeu de ludo

« Je n’ai pas le choix. Tes enfants sont là, ils attendent ton aide, c’est fatigant. Je dois m’occuper de mon mari et de mes enfants avant qu’ils ne vaquent à leurs occupations. A leur retour, le repas doit être prêt. Dès fois, si la nourriture n’est pas prête avant leur retour, la première question est que ‘’tu fais quoi depuis……. c’est stressant’’. Mais à la fin du mois, je ne suis pas remerciée en aucun cas. Rares sont ceux qui reconnaissent la place et la valeur des femmes ménagères », a confié Jessica, rencontrée au marché en train de faire les achats.

Tout comme madame Jessica, elles sont nombreuses ces femmes mères ou non à exercer ce travail invisible de par le monde. Le travail invisible, comme son nom l’indique occupe un grand temps à la femme et la bouleverse sur beaucoup de plan.

La face cachée des activités quotidiennes de la femme, est tout un problème, selon un expert abordé sur le sujet du travail invisible. Selon Mr GALEY Kokou, éducateur social : « ce travail est toujours invisible du fait qu’il n’est pas médiatisé. Il n’est pas visible comme on peut le constater chez des femmes salariées qui passent la grande partie de leur temps au service. C’est ce qui les échappe et elles demandent dès fois « je veux une bonne ».

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Pour pallier ce phénomène du travail invisible, d’habitude réservé aux femmes, des actions peuvent être menées pour le rendre visible, selon les analyses du responsable de l’ONG Light Africa, Mr Awoufo : « Chaque homme doit valoriser sa femme. Il est aussi bien d’être conscient du quotidien de la femme. Parfois, les hommes savent faire certaines choses, mais dès qu’ils se marient, ils laissent tout à la femme. Au contraire, ces dernières doivent être accompagnées dans les tâches ménagères ou les récompenser par quelques petits cadeaux en vue de les encourager’’

Le travail invisible ne s’arrête pas seulement sur les femmes. À en croire Mr AGBOBLI Kossi Léonard, responsable de l’Agence Nationale pour l’Emploi de la Région Maritime, ces travaux invisibles sont un ciment indispensable à nos quotidiens et la thématique doit retenir l’attention des décideurs et défenseurs des droits de l’homme.

« Que se passerait-il si nous n’aidons pas nos personnes âgées dans leurs fins de vie, ou si les grands-parents ne gardent plus leurs petits-enfants ? La situation des stagiaires aussi n’est pas à oublier ; parfois, ils donnent tout d’eux-mêmes, mais à la fin, c’est le maitre du stage qui signe le travail qu’ils ont fait. L’on doit vraiment s’intéresser à cette notion du travail invisible étant donné qu’il génère beaucoup d’inégalités et de précarités sociales », a souligné Mr AGBOBLI Kossi Léonard avant d’ajouter : « il faut alors penser à son encadrement juridico-sociale »

Le domaine du travail invisible expose le quotidien de la femme à une sorte de main d’œuvre non rémunérée. Cependant, nous ne devons pas oublier que certains hommes responsables se battent aussi dans leurs activités de tous les jours pour subvenir au besoin de leur famille. Nous allons aborder le sujet dans un nouvel épisode.

Mawupemon & Marc Le Sucré

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