ANCE-Togo forme les journalistes togolais sur les Flux Financiers Illicites

ANCE-Togo forme les journalistes togolais sur les Flux Financiers Illicites

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Les premiers responsables de l’Alliance Nationale des Consommateurs et de l’Environnement (ANCE-Togo) ont organisé, jeudi 07 Mai 2025, un atelier de formation en faveur des journalistes togolais sur les Flux Financiers Illicites (FFI).

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Cet atelier de formation, qui a réuni une quinzaine de journalistes togolais intéressées par les questions de bonne gouvernance, de transparence financière et de lutte contre les FFI, vise à renforcer les capacités des médias et par ricochet plaider pour l’avant-projet de loi portant création de l’organe de recouvrement des avoirs et son opérationnalisation au Togo.

Le souhait de l’ANCE-Togo

Dans son discours d’ouverture, le président de l’ANCE-Togo, Fabrice Ebeh n’a pas manqué de rappeler les efforts du gouvernement togolais en matière de lutte contre les FFI. Cependant le président plaide pour la création d’un organe de recouvrement des avoirs.

« Afin de lutter efficacement contre les FFI au Togo, le gouvernement togolais a mis en place et opérationnalisé plusieurs institutions parmi lesquels la CENTIF-TOGO et adopté plusieurs textes juridiques. C’est un atout d’avoir ces institutions mais il faut également mettre en place un organe de recouvrement des avoirs », a laissé entendre Fabrice Ebeh, président de l’ANCE-Togo.

Lors de la formation, les hommes de médias ont été outillés sur plusieurs thématiques notamment « Cadre juridique des Flux Financiers Illicites au Togo » et « Impacts des Flux Financiers sur le développement en Afrique ». Interviewée par LENEUTRE, Dodji Prescillia, la directrice exécutive de l’ANCE-Togo, donne plus de précisions sur l’atelier de formation.

Dodji Prescillia, la directrice exécutive de l’ANCE-Togo

« Nous avons rassemblé une quinzaine de journalistes pour nous aider à faire le plaidoyer pour la création d’une Institution de recouvrement et des avoirs au Togo. Nous avons des lois et des institutions qui œuvrent déjà contre le blanchiment de capitaux, mais il manque un organe dédié à la neutralisation et au recouvrement des avoirs volés afin de le mettre au service du développement », a confié Dodji Prescillia, directrice exécutive de l’ANCE-Togo.

Impacts négatifs des Flux Financiers Illicites

En effet, cette formation vient à point nommé car l’Afrique a perdu ces 50 dernières années plus de 1000 milliards de dollars en flux financiers illicites. Cette somme est à peu près équivalente à l’ensemble de l’aide publique au développement reçue par l’Afrique au cours de la même période.

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Certains experts estiment que l’Afrique perd plus de 50 milliards de dollars par an du fait des flux financiers illicites (UA, 2015). En outre, entre 2001 et 2010, les pays africains ont perdu 407 milliards de dollars du simple fait de la falsification des prix dans les transactions commerciales (CEA, 2010).

Dans le même sens, il a été révélé que certains pays où les FFI sont élevés dépensent en moyenne 25 % de moins pour la santé et 58 % de moins pour l’éducation que les pays où les FFI sont faibles (CNUCED, 2020). En érodant l’assiette fiscale et en décourageant les investissements publics et privés, ils entravent la transformation structurelle, la croissance économique et le développement durable.

Recommandations du GIABA

Dans le rapport d’évaluation mutuelle du Togo, le Groupe intergouvernemental d’action contre le blanchiment d’argent en Afrique de l’Ouest (GIABA) a fortement recommandé au gouvernement l’adoption de l’avant-projet portant mise en place de l’organe de recouvrement des avoirs au Togo, ainsi que l’opérationnalisation de cet organe.

Le GIABA estime que les criminels continueront à prospérer et à être enthousiastes tant qu’ils pourront conserver les avoirs acquis dans le cadre de leurs activités criminelles.

Rappelons que l’atelier de formation a été appuyé financièrement par le Groupe intergouvernemental d’action contre le blanchiment d’argent en Afrique de l’Ouest (GIABA).

Marc Y Essowè GNAZOU (00228 92 19 67 99)

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