La passion et la discipline aux arts martiaux continuent de vibrer au Togo. Samedi 23 août 2025, le centre Inama (Rufin Taekwondo Academy) a organisé la huitième édition de passage de grade en Taekwondo et en Judo à Lomé. Un événement important, non seulement pour les jeunes athlètes en pleine progression, mais aussi pour les encadreurs qui n’ont pas manqué de lancer un appel au soutien des autorités.
Au total, 24 postulants dont 22 en Taekwondo et 02 en Judo ont pris part à cet examen, dont 17 en Taekwondo et 2 en Judo. Ce fut l’occasion de valider de nouveaux grades, de la ceinture jaune 8ème Keup à la ceinture rouge 2ème Keup, en passant par les niveaux intermédiaires. L’ambition des organisateurs est d’élever leur niveau technique et transmettre les vraies valeurs de la pratique des arts martiaux.
Le regard de l’examinateur après la cérémonie
Présent sur le terrain, maître Hyacinthe Ziadi, ceinture noire 5ᵉ dan et ex-directeur technique national de la Fédération Togolaise de Taekwondo, a partagé son appréciation après les examens. Dans une déclaration empreinte de passion et de lucidité, il a souligné la rigueur exigée dans la progression des niveaux.
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« Le niveau général est bon, mais il faut redoubler d’efforts. Le Taekwondo n’est pas une discipline de passage rapide. Il demande beaucoup de rigueur, patience et persévérance. Bref, c’est un engagement sur le long terme, un peu comme l’éducation scolaire », a laissé entendre maître Hyacinthe Ziadi, ceinture noire 5ᵉ dan et ex-directeur technique national de la Fédération Togolaise de Taekwondo.
Il a également rappelé que pour atteindre la ceinture noire, deux niveaux en ceinture jaune, trois niveaux en ceinture bleue, tout comme en ceinture rouge doivent être franchis. Un processus exigeant, à l’image des valeurs portées par cet art martial.
Une jeunesse disciplinée et prometteuse
Parmi les participants, un adolescent de 7 ans a particulièrement retenu l’attention du public et des examinateurs. Il s’agit de Josué Komlan Adzoga, désormais ceinture bleue 5ème Keup, qui incarne une jeunesse disciplinée et prometteuse. Il sied de rappeler qu’il a passé son examen pour la ceinture bleue 6e Keup mais vu sa progression et sa performance remarquable, les examinateurs ont jugé bon de l’élever au grade supérieur.
Dans la foulée, une autre pratiquante a également validé sa progression vers la ceinture rouge 2ème keup avec brio. Il s’agit de Gloria D’almeida qui a commencé par pratiquer le Taekwondo depuis l’âge de 4 ans. Désormais ceinture rouge 2e Keup, âgée de 12 ans, Gloria se rapproche peu à peu de la ceinture noire 1ere Dan. Elle n’a pas manqué de révéler les bienfaits de la pratique du taekwondo dans sa vie.
« Le Taekwondo m’a beaucoup aidée mentalement et physiquement. Je souhaite que d’autres jeunes s’y intéressent. C’est vraiment une école de vie », a confié Gloria D’almeida.
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Un appel pressant aux autorités à soutenir les clubs
Au-delà de la cérémonie, les encadreurs et examinateurs ont demandé au gouvernement de faire des efforts pour accompagner les clubs et autres. Maître Ziadi a lancé un appel clair aux autorités publiques.
« Il faut un véritable accompagnement des clubs par l’Etat. Former les athlètes de haut niveau demande des moyens. Le matériel coûte cher, et sans soutien, il est difficile de former des champions. Les talents existent bel et bien mais sans soutien, leur potentiel restera limité », a lancé maître Hyacinthe Ziadi.
Il exhorte notamment le ministère des Sports et le Comité National Olympique à s’investir davantage dans le suivi des jeunes, afin que ces derniers puissent un jour représenter fièrement le Togo à l’échelle internationale.
Briser les préjugés : les arts martiaux, ce n’est pas la violence mais une école de vie
Dans une société où les arts martiaux sont parfois perçus à tort comme des vecteurs de violence, les responsables ont tenu à corriger cette image. Contrairement aux idées reçues, les arts martiaux ne sont pas synonymes d’agressivité. Bien au contraire.
« C’est une école de discipline, de respect de soi et de l’équilibre personnel. Les vrais pratiquants se maîtrisent. Ce sont des gens équilibrés, capables de prendre du recul dans les situations de tension. Nous formons des bâtisseurs et non des bagarreurs », insiste maître Ziadi.
Un message partagé également par maître Rufin Dick, organisateur de l’événement et fondateur du Centre Inama Togo, qui souligne l’importance de l’éducation martiale dans la formation de citoyens responsables.
« Nous devons repenser à notre approche pour impacter positivement la société Togolaise. L’art martial est une école d’éducation et de résilience. Cela aide beaucoup de personnes à affronter la vie active et à se discipliner », a souligné maître Rufin Dick ceinture noire 4ème Dan international avant de révéler ses sentiments après la cérémonie.
« C’est une fierté et en même temps une désolation car nous avons remarqué que sur le terrain, les enfants viennent dans les centres mais peu tiennent. Il faut que les parents aident les enfants à persévérer dans leur engagement », a-t-il ajouté.
Semer aujourd’hui, récolter demain
Cette journée de passage de grade, au-delà de l’excellence technique, a révélé une profonde volonté de bâtir un écosystème durable autour du taekwondo et du Judo au Togo. Entre espoirs fondés sur des talents comme les jeunes postulants et les cris du cœur des maîtres, un message se dégage clairement : les arts martiaux ont un rôle social majeur à jouer.
Cependant, pour qu’ils réalisent pleinement ce rôle, le soutien des autorités est indispensable, tout comme la reconnaissance de la discipline dans l’éducation et la société.
Marc Le Sucré (+228 92196799)
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