L’architecte urbaniste et ancien enseignant, Ambroise Joseph Comlan Adjamagbo a rendu l’âme, dimanche 20 juillet 2025 à Paris. Les hommages fusent de toutes parts pour honorer la mémoire de ce grand homme qui a su impacter plus d’un y compris ses enfants. Lisez intégralement les hommages de ses enfants !
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HOMMAGE À JOSEPH AMBROISE ADJAMAGBO PAR SES ENFANTS
Lomé, le samedi 9 août 2025
Joseph Ambroise Comlan ADJAMAGBO, architecte urbaniste, ancien enseignant et dirigeant de l’EAMAU (École Africaine et Malgache d’Architecture et d’Urbanisme) de Lomé, fondateur et directeur du cabinet d’architecture et d’urbanisme ATARU, décédé à Paris le 20 juillet 2025, marié à Hemnia Akuevi DAGADOU épouse ADJAMAGBO, cadre d’assurance, est père de deux enfants, Rodrigue Komi ADJAMAGBO, ingénieur en réseau télécom aux USA et Elsa Kafui ADJAMAGBO, chirurgien-dentiste à Dakar au Sénégal.
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Nous sommes rassemblés aujourd’hui pour rendre un dernier hommage à notre très cher papa, époux, frère, parent, ami, collègue et mentor : Ambroise Marie-Joseph Comlan Birrégah ADJAMAGBO, que Dieu a rappelé à lui le dimanche 20 juillet 2025.
Né le 7 décembre 1954 à Niamtougou, le prénom « Birregah » lui fut attribué par le Chef de Niamtougou lui-même, en signe de respect et de reconnaissance envers ses parents, qui avaient servi avec dévouement à l’hôpital de la ville dans les années 1950.
Papa était le fils du Docteur Paul Kodjo ADJAMAGBO, médecin, et de Cornélie Coné Dédé ADOTE, sage-femme. Quatrième d’une fratrie de neuf enfants, il était un frère aimé, respecté et profondément dévoué à sa famille.
Papa a grandi dans différentes villes du Togo au gré des affectations de ses parents : Niamtougou, Bassar, Atakpamé, Notsé et Lomé.
Après l’obtention de son Baccalauréat à Lomé, il obtint une bourse d’études pour l’Union Soviétique, où il décrocha un diplôme d’architecte. Il poursuivit ensuite ses études en France, où il obtint un Certificat d’Études Supérieures en Urbanisme à l’École Nationale des Ponts et Chaussées, puis un Diplôme d’Études Approfondies en Géographie urbaine à la Sorbonne.
De retour au Togo en 1983, il fonda son cabinet d’architecture ATARU, avant d’intégrer l’École Africaine des Métiers de l’Architecture et de l’Urbanisme (EAMAU). Il fut d’abord enseignant, puis Directeur du Développement et de la Recherche, poste qu’il occupa jusqu’à sa retraite en 2019.
Selon les nombreux témoignages de ses anciens étudiants, Papa a marqué des générations d’architectes, d’urbanistes et de gestionnaires urbains par son sérieux, sa rigueur intellectuelle, sa compétence, son humilité, et surtout sa disponibilité.
Beaucoup en témoignent, et nous, ses enfants, le croyons volontiers : Papa était un homme exceptionnel.
Il était ce père qui chantait à tue-tête des chansons de dessins animés pour me faire rire. Il était ce père qui écoutait toujours, même en silence. Il était ce père qui m’encourageait toujours à me dépasser et qui me soutenait quoi qu’il arrive.
Papa était avenant, non seulement avec ses enfants, mais aussi avec tous ceux qui l’approchaient. Il était toujours prêt à se démener pour faire plaisir aux autres. C’est une qualité que mon grand frère Rodrigue admirait profondément chez lui. Il me racontait récemment comment papa était apprécié par ses amis. L’un de ceux-ci lui avait même avoué qu’à chaque passage à la maison, papa lui glissait discrètement un billet de 10000 francs.
Papa était généreux mais il savait aussi faire preuve de fermeté. Comme le jour où il avait annoncé à Rodrigue le décès de Grand-papa. Mon grand frère était inconsolable mais papa, voulant lui apprendre à surmonter ses peines et à faire preuve de résilience, le somma avec gravité mais dignité d’arrêter de pleurer.
Pour Karelle, ma cousine, Papa était bien plus qu’un tonton.
Il était un second père au cœur immense. Il fut celui-là qui la ramenait, elle et ses amies, tard dans la nuit, après un événement en ville. Sans jamais se plaindre, il déposait chacune chez elle.
C’est aussi ce tonton qui l’a accompagnée pas à pas lors de ses démarches pour partir étudier au Sénégal. Toujours présent. Toujours serviable. Toujours rassurant.
Papa était également un époux tendre, discret mais profondément impliqué. Il était toujours aux petits soins pour maman. Il la soutenait dans sa carrière, tout en restant son roc et son pilier. Il nous a montré qu’un mari pouvait être à la fois un leader et un homme d’une infinie douceur.
Papa n’était pas seulement un bâtisseur de villes. Il était un bâtisseur d’espérance et de foi. Il a consacré une part importante de sa vie à servir l’Église catholique, à travers la construction de lieux de culte au Togo. Ce rôle de bâtisseur d’églises, il le vivait comme une mission spirituelle, avec humilité et ferveur.
Toujours dans la discrétion, il vivait cette parole de l’Évangile selon saint Matthieu :
« Que ta main gauche ignore ce que fait ta main droite. ». Il a bâti des lieux de prière, de silence, de communion. En les bâtissant, il a semé Dieu dans les cœurs.
Papa fut aussi un homme engagé politiquement. Profondément démocrate, il a beaucoup donné à la lutte pour la liberté.
Ses camarades de l’époque racontent qu’il fut président de la section d’Odessa de l’Association des Étudiants Togolais en Union Soviétique, où il contribua à la réorganisation du mouvement étudiant. Il œuvra également dans un groupe clandestin, aux idées proches de la Révolution Nationale Démocratique Populaire, rendant de précieux services lors de ses fréquents déplacements entre Odessa, Moscou et Paris. Son engagement discret mais déterminé, à une époque où peu osaient prendre position, force le respect.
De retour au Togo, il poursuivit la lutte, notamment après l’assassinat de son oncle maternel, ADOTE Omer. Il servit fidèlement et loyalement son parti tout en respectant les choix politiques de ses frères et sœurs.
Papa, Dieu nous a bénis en nous envoyant un père comme toi. Tu as été un père au-delà de toutes les espérances. Tu as été un mari que toute femme rêverait d’avoir ; un homme rare, humble, drôle, tendre et fort.
Tu nous as montré le chemin, par ton exemple. Tu nous as transmis la bonté, la compassion, l’altruisme. Toute ta vie, tu t’es donné pour les autres. Tu nous inspires à être meilleurs.
Aujourd’hui, ton corps nous échappe. Mais tu vivras à jamais dans nos cœurs et dans nos souvenirs. Nous te faisons la promesse de prendre le relais, d’être à la hauteur de ta mission, et de rendre ce monde meilleur, en semant autour de nous l’amour et la bienveillance qui te définissaient.
Papa, nous t’aimons… Pour toujours… À jamais… Repose en paix !
Rodrigue et Elsa.
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