Jean Lucien Savi de Tové a été élu, samedi 3 Mai 2025, premier président de la 5 ème République Togolaise. Qui est-il réellement ?
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Le successeur de Faure Gnassingbé a été désigné aujourd’hui par les députés et sénateurs réunis lors du premier congrès du Parlement togolais sous le régime parlementaire.
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Il s’agit de Jean-Lucien Savi de Tové (85 ans). Aussitôt élu à la majorité simple des parlementaires votants, il a prêté serment devant le congrès en ces termes.
“Devant Dieu et devant le peuple togolais, seul détenteur de la souveraineté nationale, Nous…, Président de la République togolaise élu conformément aux lois de la République, jurons solennellement fidélité à la constitution de la République…”
Élu pour un mandat de quatre ans, renouvelable une fois, le nouveau Président du Togo aura des fonctions définies par la Constitution du 6 mai 2024. Il sera chargé d’accréditer les ambassadeurs nommés en conseil des ministres, d’accueillir officiellement les ambassadeurs et envoyés spéciaux accrédités, et de décerner les décorations de la République.
Par ailleurs, il rencontrera au moins deux fois par an le président du conseil pour s’informer de l’état de la nation.
Jean-Lucien Savi de Tové : un parcours entre administration, opposition et dialogue
Né le 7 mai 1939 à Lomé, Jean-Lucien Savi de Tové, juriste formé à l’université de Bordeaux, s’engage tôt dans l’administration togolaise. En février 1967, peu après le coup d’État de Gnassingbé Eyadema, il devient secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, un poste clé qu’il occupe plus de sept ans avant d’être écarté.
En 1979, son nom resurgit dans un contexte dramatique : impliqué avec Gilchrist Olympio dans une tentative de coup d’État, il est arrêté et condamné à dix ans de prison. Ce tournant marque son passage à une opposition farouche contre le régime autoritaire.
Au début des années 1990, dans un Togo en quête de multipartisme, Savi de Tové fonde le Parti des Démocrates pour l’Unité (PDU). En mars 1993, depuis Cotonou, il est nommé « Premier ministre de l’opposition » par le Collectif des forces démocratiques, une initiative symbolique mais sans succès politique, qui renforce toutefois sa stature d’opposant.
En 1999, son parti fusionne pour former la Convergence patriotique panafricaine (CPP), où il devient vice-président aux côtés d’Edem Kodjo. Prônant dialogue sans compromission, il adopte une posture plus modérée. En 2005, il intègre le gouvernement de Faure Gnassingbé comme ministre du Commerce, de l’Industrie et de l’Artisanat, jouant un rôle clé dans l’Accord politique global de 2006, plaidant pour une gouvernance inclusive et un climat économique favorable.
En mai 2009, il prend la tête du Cadre permanent de dialogue et de concertation (CPDC), où son expérience et sa quête de compromis confèrent à l’instance une légitimité accrue. Savi de Tové s’impose ainsi comme une figure centrale, entre résistance, négociation et recherche de consensus.
Avec Nouvel Angle
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