La mort de l’architecte urbaniste et dirigeant de l’EAMAU, Joseph Ambroise Comlan Adjamagbo a bouleversé plus d’un. Les hommages fusent de toutes parts. Dans son homélie samedi 09 août 2025, le père Atakpa a rendu un vibrant hommage à son oncle Ambroise Joseph Adjamagbo.
Lomé, Samedi 9 août 2025
Le Père Ambroise ATAKPA, professeur de théologie à l’Université Pontificale URBANIANA (Cité du Vatican) à Rome, est le neveu maternel de Ambroise Joseph ADJAMAGBO, du Professeur Pascal Kossivi ADJAMAGBO, de Sorbonne Université à Paris, et de la juriste et députée à l’Assemblée Nationale togolaise Brigitte ADJAMAGBO-JOHNSON.
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Hommage à Joseph Ambroise Adjamagbo par ses frères et sœurs
En la « Passion selon Matthieu » de Jean-Sébastien Bach, le chœur s’adresse en ces mots au Christ : « Quand un jour je dois prendre congé de toi, ne me quitte pas : quand je dois souffrir la mort, tu viens à moi ! » [« Wenn ich einmal soll scheiden, so scheide nicht von mir : wenn ich den Tod soll leiden, so tritt Du dann herfür. »]
Chers frères et sœurs en Christ, nous n’étions pas là au moment où notre cher bien aimé Ambroise Joseph Adjamagbo faisait son retour au Ciel mais nous osons fermement croire qu’il s’est abandonné dans les mains miséricordieuses de Dieu. En effet, selon les témoignages de ses frères Hubert et Pascal, il a reçu l’onction des malades à l’hôpital Saint Louis, à Paris, le samedi 5 juillet 2025, et a eu la grâce de communier au corps du Christ le lendemain et le dimanche suivant, dans la sérénité et dans la confiance totale en Dieu pendant les deux dernières semaines de sa vie terrestre.
Bien que conscient de la gravité de sa maladie, en effet, il n’a jamais perdu l’humour et l’amabilité qui l’ont toujours distingué. Il a été rappelé à Dieu tôt le matin du jour du Seigneur du 20 juillet 2025, avec un visage apaisé et un « sourire angélique » rappelant celui de Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus à son « entrée dans la vie de l’éternité ».
« Que votre cœur ne soit pas bouleversé », dit JÉSUS à ses apôtres. Et pourtant, il cheminait vers la croix, vers une fin tragique. Avec foi, que les paroles de Jésus résonnent en nous en ce moment du départ de notre cher Ambroise. Que naisse en nous une relation confiante en Christ mort et ressuscité. Pour le chrétien, le mystère de la vie éternelle, est le mystère d’une relation vivante avec Celui qui nous a donné la vie.
Croyons, nonobstant ce moment de souffrance. Dieu est amour, tendresse et pitié. Dieu notre Père attend ses enfants auprès de Lui. Dieu « ne méprise pas la supplication de l’orphelin, ni la plainte répétée de la veuve. Les larmes de la veuve ne coulent-elles pas sur ses joues. […] La prière du pauvre traverse les nuées ; tant qu’elle n’a pas atteint son but, il demeure inconsolable. Il persévère tant que le Très-Haut n’a pas jeté les yeux sur lui. » (Siracide 35, 17-18. 21)
« Que votre cœur ne soit pas bouleversé ». Le départ d’Ambroise crée sûrement une tristesse incommensurable, voire une désorientation. Retrouvons en Christ « le chemin la vérité et la vie ». Que l’Esprit Saint nous vienne en aide et qu’il fortifie notre foi.
« Croire en Dieu est une grâce, peut-être pouvons-nous dire d’une manière commune une chance, une ouverture. Croire en Dieu, c’est ouvrir son cœur à plus grand que soi, à d’autres chemins que la recherche éperdue d’un bonheur terrestre immédiat. Mais la foi du chrétien c’est aussi croire en JÉSUS. C’est recevoir un chemin tracé par lui, un beau chemin, un chemin surprenant car nous qui cherchions un bonheur extérieur, il nous propose un chemin en traversant les épreuves. » (Mgr. Dominique Lebrun, Archevêque de Rouen). En suivant le chemin tracé par le Christ, nous parviendrons à son Père. À MARIE-MADELEINE, première témoin de sa résurrection Jésus disait : « Va trouver mes frères pour leur dire que je monte vers mon Père et Votre Père ». Seul Jésus, nous introduit dans une relation filiale avec Dieu. En effet, « L’Écriture dit : Le premier homme, Adam, devint un être vivant ; le dernier Adam – le Christ – est devenu l’être spirituel qui donne la vie. » (1Cor 15, 45)
Le chemin de JÉSUS est un chemin concret, un vrai et bon disciple ne peut pas passer à côté, c’est pourquoi Saint Ambroise de Milan aimait dire : « le disciple doit mettre ses pas dans les pas du Seigneur ». Le chemin du Jésus est aussi une promesse : « Vous aurais-je dit : ‘je pars vous préparer une place’. » « Dans la maison de mon Père, il y a de nombreuses demeures ». « Heureux ceux qui croient sans avoir vu », dit JÉSUS à THOMAS. « Ne soyez pas bouleversés » trouve un écho dans ces annonces de la résurrection.
Devant le témoignage éloquent de la splendide église de Notre Dame sous la Croix d’Agbale-Pedogan de Lomé où a été célébrée la messe de son enterrement en ce jour mémorable du 9 août 2025, et dont Ambroise a été l’Architecte, tout comme des beaux les bâtiments de l’Université Catholique de Lomé UCAO-UUT à Sanguera, de la belle église Cristo Risorto de Hedzranawoe à Lomé, de la belle église Notre-Dame sous la Croix d’Agbalépédogan à Lomé, des beaux bâtiments dont la belle chapelle ronde de la communauté des frères du Sacré Cœur en charge du collège Saint Albert d’Atakpamé, et de la belle église Santa Maria et Saint Joseph de Dakrokossou, près d’Anié, dans le diocèse d’Atakpamé, nous remercions le Seigneur de nous l’avoir donné et d’avoir fait avec lui un bout de chemin vers la cité céleste.
Ambroise a été fidèle et serviable à l’Église-famille de Dieu au Togo à travers son génie d’Architecture. L’Église Catholique du Togo lui est reconnaissant à jamais, et nous espérons vivement que, comme pour son père le docteur Paul Kodjo Adjamagbo, envers qui une plaque au seuil du Perron du Collège Saint Joseph de Lomé exprime la reconnaissance de l’Église du Togo, une plaque à sa mémoire sera érigée devant chacune de ses œuvres architecturales de bienfaisance en faveur de l’Église Catholique du Togo. Sans exagérer, permettez-nous de paraphraser le titre d’un bouquin de Guy Gilbert, le prêtre parisien des loubards, en disant : « la religion d’Ambroise c’est l’Amour, la Bonté, la Serviabilité » (Cf. Guy Gilbert, Ma religion, c’est l’Amour, Éditions Stock, Paris 2001). Ambroise a tant aimé Dieu à travers le du prochain !
« Si nous sommes passés par la mort avec le Christ, nous croyons que nous vivrons aussi avec lui » (Romain 6, 8). Avec foi nous affirmons : Ambroise tu n’es pas mort, tu es entré dans la vie (Cf. Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus). « Nomen est omen », « le nom [d’une personne] est un présage », disaient les antiques. Ambroise, ton beau prénom d’origine grecque, signifie « immortel ». Oui, par la miséricorde de Dieu, entre désormais dans la vie éternelle et, du haut du ciel sois le protecteur de ton épouse, de tes enfants Rodrigue et Elsa, de tes frères et sœurs, de toute la famille et de nous tous qui t’avons tant aimé et que tu as aimé.
« Requiem aeternam dona ei, Domine, et lux perpetua luceat ei. Requiescat in pace. Amen. »
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