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L’Union africaine lance un appel à projets pour financer les think tanks du continent

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L’Union africaine lance un programme inédit pour financer les Think Tanks du continent, avec un soutien financier de 50 millions de dollars de la Banque mondiale. Officiellement présenté le 24 juillet à Addis-Abeba, le projet ATTP, mené avec l’ACBF et l’AUDA-NEPAD, veut renforcer ces centres de recherche africains, et les placer au cœur des décisions publiques. Ces derniers ont jusqu’au 24 septembre 2025 pour se positionner sur cette opportunité.

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L’Union africaine (UA) vient de lancer un appel à projets pour appuyer les think tanks africains. C’est dans le cadre de l’initiative baptisée Africa Think Tank Platform (ATTP), portée en partenariat avec la Fondation pour le renforcement des capacités en Afrique (ACBF) et l’AUDA-NEPAD (l’agence de développement de l’UA), avec l’appui de la Banque mondiale qui finance le projet à hauteur de 50 millions via une une subvention de l’Association internationale de développement (IDA).


L’appel a été officiellement lancé le jeudi 24 juillet 2025, à Addis-Abeba, lors d’une rencontre hybride.


Concrètement, le projet va appuyer entre trois et cinq consortiums composés de 3 à 5 think tanks chacun. Chaque consortium pourra bénéficier d’un appui d’environ 10 millions de dollars sur une période de deux ans et demi.


« Le projet ATTP vise avant tout à renforcer l’interface entre l’élaboration des politiques et la recherche menée par les Africains. Il répond à une nécessité de longue date : intégrer les données et les analyses à chaque étape de nos processus décisionnels, et s’assurer que les institutions et les acteurs africains soient à l’avant-garde de la trajectoire de développement du continent », selon Selma Malika Haddadi, Vice-Présidente de la Commission de l’UA, lors du lancement officiel de l’appel à propositions.
Six domaines clés

L’objectif est de soutenir des recherches collaboratives dans six domaines prioritaires : transformation économique et gouvernance, changement climatique, commerce régional, sécurité alimentaire, développement du capital humain et numérisation.


Les acteurs seront notamment appuyés par l’ACBF, structure technique au cœur du dispositif, qui devrait mettre à contribution ses plus de trois décennies d’expérience dans le développement de la recherche en Afrique, ayant déjà appuyé, sur la période, quelque 50 think tanks à travers le continent.


Selon Abdrahmane Dicko, Directeur des Programmes et de l’Impact à l’ACBF, il s’agira à terme de positionner les think tanks africains comme levier de la gouvernance publique et de l’intégration régionale. Du côté de l’UA, l’ambition est notamment de constituer un réseau panafricain de centres de recherche capables de produire des analyses enracinées dans les réalités locales.
Selon Faten Aggad, cheffe adjointe de cabinet de la Commission de l’UA, « ce n’est pas seulement un appel à projets, mais un appel à réaffirmer notre capacité collective à diriger, innover et transformer ».


Ce nouveau mécanisme s’annonce dans situation contrastée pour les Think Tank du continent. S’il sont en encore pleine expansion, avec quelques plus de 850 structures recensées, la question de leur impact reste au coeur des débats, surtout face à des défis majeur que sont, justement, la faiblesse des financements, et la dépendance à l’aide internationale, mais aussi aux défis dessous humaines et les difficultés d’accès aux décideurs. Environ 30 % d’entre eux reconnaissent que le contexte politique affecte négativement leurs activités (selon On Think Tanks en 2023). Leur capacité à produire des politiques publiques fondées sur des données fiables reste donc inégale. Des initiatives comme l’ATTP cherchent à inverser cette tendance.

Jusqu’au 24 septembre 2025 pour postuler

Les think tanks intéressés par cet appel à propositions disposent jusqu’au 24 septembre 2025 pour soumissionner. Pour être éligible, un think tank africain doit être dûment enregistré et engagé dans la recherche en politiques publiques. Toute candidature doit se faire en consortium, dirigé par un chef de file, représentant au moins deux sous-régions du continent, avec une expertise sur quatre des domaines clés et des actions alignées sur les objectifs de l’ATTP.

Marc GNAZOU

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