Wildaf Togo a réuni des femmes parlementaires ce mercredi 17 décembre 2025 à Lomé pour renforcer le plaidoyer politique et juridique contre le mariage d’enfants. L’objectif est de s’appuyer sur leur capacité d’influence au sein des instances de décision.
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La rencontre s’inscrit dans la continuité du projet Agir pour l’abandon du mariage d’enfants (AAME). Elle vise à faire des femmes élues de véritables relais de la lutte, capables de porter la question au cœur des débats parlementaires et de peser sur les réformes en cours.
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Au Togo, le phénomène persiste, souvent à l’abri des regards. Des familles continuent de contourner la loi pour marier des enfants. Le drame de cette adolescente de 13 ans, mariée trop tôt et morte par suicide, reste vif dans les mémoires. Pour Wildaf Togo, le temps de l’émotion ne suffit plus. Il faut désormais une réponse politique structurée et assumée.
La directrice exécutive de Wildaf Togo, Mme Anne-Collette Kpedji appelle les femmes parlementaires à entrer dans le paradigme de l’engagement sur cette question.
« Nous attendons d’elles un engagement. Nous voulons qu’elles s’engagent en faveur de l’éradication du mariage d’enfants au Togo. Si elles s’engagent, elles pourront, au cours des sessions et de leurs travaux, influencer et attirer l’attention sur les conséquences de ces mariages sur la vie des jeunes filles, sur la promotion de la femme, sur l’égalité de genre et sur la violation des droits humains », a-t-elle déclaré.
Au cœur des échanges, un point cristallise les débats : les zones grises du Code de l’enfant. Officiellement, le mariage est réservé aux personnes âgées de 18 ans et plus. Mais l’article 267 du Code de l’Enfant actuellement en vigueur, prévoit une dérogation pour les enfants de 16 ans, à condition qu’un juge l’autorise pour des motifs dits sérieux. S’y ajoute la question du consentement de la mineure, autre faille régulièrement dénoncée par les acteurs de la lutte.
Pour Wildaf Togo, ces ouvertures fragilisent le combat et entretiennent l’ambiguïté juridique. Elles constituent autant de brèches par lesquelles le mariage d’enfants continue de s’infiltrer.
Mme Anne-Collette Kpedji insiste sur cet enjeu stratégique.
« Aujourd’hui, nous avons le Code de l’enfant qui est en cours de révision. Or, ce document ouvre des brèches qui stipulent qu’on peut marier une fille de 16 ans en cas de force majeure. Nous nous disons que ces femmes, qui peuvent influencer les lois et les décisions, peuvent nous aider à faire changer cette disposition et aligner nos textes sur les conventions que notre pays a ratifiées, notamment sur l’âge nuptial fixé à 18 ans. »
À travers cette rencontre, Wildaf Togo entend transformer l’écoute politique en action concrète. L’enjeu est de refermer les interstices de la loi et d’imposer, sans détour, la protection des filles comme une exigence juridique et politique à part entière.
Emmanuel TETE
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