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Média : Les clés de réussite professionnelle éclatante de l’animatrice Da Dédé

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Au cœur de Lomé, parmi les bruits de la capitale togolaise, qui s’éveillent lentement, émerge une silhouette familière. Imposante, celle-ci contraste avec la douceur d’une voix qui résonne depuis plus de 2 décennies à travers les ondes togolaises. Da Dédé, cette diva de l’univers des médias au Togo a accepté de s’ouvrir entièrement à ses auditrices, auditeurs, bref au monde entier.

Ceci, dans le cadre du projet « Lucarnes des Femmes de Médias », porté par l’Association des Femmes Professionnelles des Médias (AFPM-Togo). Sans questionnement, Da Dédé se positionne fièrement sur la liste des femmes inspirantes togolaises qui captivent les attentions par leur travail. Il y’a lieu de partager avec la jeune génération, les clés de cette réussite professionnelle éclatante.

A la découverte de Da Dédé

A l’état civil, « Da Dédé » signe Dédé Theresia Massogna Hunlede. La soixantaine, elle a vu le soleil à Aného, ville historique du sud-Togo, située à près de 46 Km de Lomé. Contrairement à beaucoup de professionnels de médias, la 1ère conseillère de l’AFPM-Togo n’a pas fait de grandes études.

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A 16 ans, elle a dû faire face à un obstacle majeur qui l’empêcha d’avoir une éducation formelle comme tous les autres adolescents. Il s’agit d’une douloureuse maladie qui vint interrompre brutalement son cursus scolaire.

Malgré ce coup du destin, l’affectueuse Da Dédé refusa de se laisser abattre. Grace à sa détermination inébranlable, elle réalise enfin son rêve de se tailler une place dans la société. Pour commencer, elle trouva sa voie dans le monde du commerce, en jonglant entre la vente d’assiettes et de fruits sur les marchés animés de Hanoukopé.

D’une auditrice à une femme de média d’impact

Rein n’est plus surprenant. Avant de se tailler une place de choix dans le paysage radiophonique togolais, Mme Dédé Theresia Massogna Hunlede, en était une passionnée. Des émissions interactives l’ont captivé, l’incitant à participer activement et à partager son point de vue avec le monde.

Radio Evangile, c’est avec elle, la dame résiliente tenta sa chance de se faire entendre, à travers des jeux bibliques auxquels, elle participait régulièrement par téléphone. En 1996, elle fut contactée pour rejoindre l’équipe de la radio grâce à son éloquence en s’exprimant en mina, langue maternelle.

De simple auditrice, elle est rapidement devenue l’interprète recherchée, puis l’animatrice respectée, sous le nom affectueux de « sœur Thérèse », pendant six (6) bonnes années. Da Dédé a trouvé bien plus qu’elle ne l’avait imaginé.

Témoignage vibrant de la force et de la résilience humaine

Le manque d’éducation formelle de Da Dédé, n’a jamais été un obstacle à son ascension. Au contraire, c’est sa force intérieure, sa passion ardente et son désir de faire une différence qui l’ont propulsée au sommet de sa carrière.

Après « Radio Evangile », la journaliste passe par la radio « Bonne Nouvelle », avant d’atterrir à « Nana Fm ». Elle y passe huit (08) bonnes années et vécu une vie professionnelle enrichissante et épanouissante.

Aujourd’hui, elle fait parti des grandes voix de la radio « Kanal Fm ». Journaliste animatrice de programmes, elle intégra cette équipe en 2009. Aujourd’hui, elle anime avec brio les émissions « Somenegnon » et « Miwoenégnon », éclairant ses auditeurs sur une multitude de sujets. La santé, la culture, la famille et le code de la route sont les thématiques prioritaires développées au quotidien.

Au-delà du micro, un impact significatif

L’impact de Da Dédé va bien au-delà des ondes. Ses émissions ont changé des vies. Le témoignage d’une jeune femme sur le point d’avorter qui a trouvé un nouvel espoir, en suivant une émission de l’animatrice, est un cas pratique.

L’influence de la spécialiste en langue locale, s’étend dans les foyers et les communautés où elle intervient pour contribuer à résoudre les conflits ou soutenir les initiatives. Pour la « maman », chaque émission est une nouvelle opportunité de partager sa sagesse, d’éduquer et d’inspirer les auditeurs.

Pour Da Dédé, la bonne volonté, le sacrifice et le courage doivent être au cœur de tout ce que l’on veut faire. « Quitter Aného pour aller travailler en ville tous les jours, et toujours être à l’heure, j’ai su m’organiser pour cela. Je ne suis jamais arrivée en retard au travail, parce que je sais qu’à la radio, la ponctualité est importante », confie-elle.

Malgré son engagement professionnel, la femme de média trouve merveilleusement du temps pour sa famille. Epouse, maman, grand-maman, Da Dédé s’occupe elle-même de sa maison et de sa cuisine. Comment arrive-t-elle à le faire ? Grâce à sa volonté et son sens accru de l’organisation.

Da Dédé aux jeunes femmes de médias

D’après la journaliste, pas question que les jeunes femmes journalistes acceptent d’entretenir des relations amoureuses sur leurs lieux de travails. Car, explique-t-elle, les cas dont elle a été témoin ont mal tourné. « La fille s’est retrouvée enceinte et abandonnée par le monsieur », alerte-t-elle.

Trois principes sont essentiels pour les aspirants au métier du journaliste selon l’ainée : l’autodiscipline, le respecter de soi et le courage. « Avant d’éduquer ou de parler aux gens, tu dois être un exemple », a-t-elle fait comprendre.

Mon souhait, avance Da Dédé est de voir des futures « Da Dédé », « c’est-à-dire des femmes journalistes qui s’expriment en langue locale et conseillent la population ». Pour ce faire, la journaliste appelle les jeunes femmes des médias à l’humilité et au respect des autres, car le métier a ses avantages et ses inconvénients.

Le combat de Da Dédé

Au-delà de conscientiser, sensibiliser, éduquer ou en encoure divertir, Da Dédé a un combat qui lui tient à cœur. D’une part, celui relatif à la vulgarisation du code des personnes et de la famille. D’autre part, la problématique concernant les femmes sans acte de naissance ni de nationalité lui touche énormément.

« C’est un sujet qui me tient vraiment à cœur. Je veux éveiller les femmes et les encourager à prendre conscience et à recourir à la justice lorsque leurs droits sont bafoués », explique Da Dédé. Je veux m’assurer, poursuit-elle, qu’avant de prendre ma retraite, les femmes togolaises prennent connaissance de cette loi et soient capables de saisir la justice quand elles se retrouvent dans certaines situations.

Vous vous interrogez certainement sur ce qu’est devenu son commerce d’assiettes et fruits ?

Vous avez raison. Nous trouverons l’occasion de vous faire découvrir les dessous de son aventure entrepreneuriale.

Hélène Martelot (AFPM-Togo) Projet « Lucarnes des Femmes de Médias »

Marc GNAZOU

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