Le président du mouvement politique MPL Ablodevio, Pascal Kossivi Adjamagbo a rendu un vibrant hommage à son défunt frère Ambroise Adjamagbo avant son inhumation samedi 09 août 2025 à Lomé. Lisez plutôt !
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ORAISON FUNÈBRE DE MON FRÈRE JOSEPH AMBROISE COMLAN ADJAMAGBO
Sur sa bonté, sa serviabilité et sa convivialité légendaires et sur son testament spirituel
Par le Professeur Pascal Kossivi ADJAMAGBO
Lomé, le 8 août 2025
Ambroise Joseph Comlan ADJAMAGBO, né le 7 décembre 1954 à Niamtougou au Togo, portant entre autres le prénom de Birega, le nom du chef traditionnel de Niamtougou à l’époque, ancien élève du Collège Saint Joseph de Lomé, de l’École d’architecture d’Odessa en URSS, et de l’École des Ponts et Chaussées de Paris, architecte urbaniste, enseignant à l’EAMAU (École Africaine et Malgache d’Architecture et d’Urbanisme) de Lomé et directeur du cabinet d’architecture et d’urbanisme ATARU, est brutalement décédé à Paris le 20 juillet 2025 à 70 ans des suites des complications non maîtrisées par l’hôpital Saint Louis à Paris d’une maladie, avant d’être enterré à Lomé le samedi 9 août 2025.
LA BONTE, LA SERVIABILITE ET LA CONVIVIALITE LEGENDAIRES DANS LA DISCRETION DE JOSEPH AMBROISE ADJAMAGBO
Tous ceux qui ont connu de près Joseph Ambroise Comlan ADJAMAGBO, au premier rang desquels ses propres frères et sœurs, peuvent témoigner que ce qui brille de lui au firmament de leurs mémoires est sa bonté, sa serviabilité et sa convivialité légendaires dans la discrétion, conformément à l’enseignement de Notre Seigneur dans l’évangile de Saint Mathieu, aux versets 3 et 4 de son chapitre 6 : « Pour toi, quand tu fais l’aumône, que ta main gauche ignore ce que fais ta main droite, afin que ton aumône reste dans le secret, et ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra ».
Nous, ses frères et sœurs, nous pouvons témoigner que cette bonté, cette serviabilité, et cette convivialité légendaires dans la discrétion, ont été héritées à la fois de sa mère Cornélie Dédé, de son père Paul Kodjo, et de son grand-père paternel Joseph ADJAMAGBO, fils de NYIVIH, que Joseph Ambroise Comlan ADJAMAGBO vient de rejoindre dans l’éternité. Nous pouvons également témoigner que de tous les enfants de son père et de sa mère, Joseph Ambroise Comlan ADJAMAGBO est celui qui honorait le plus ces qualités citées et les faisait briller le plus au firmament des valeurs impérissables qui rendent immortels les mortels que nous sommes tous, conformément à la paraphrase suivante d’une citation de l’écrivain français Jean d’Ormesson : « Il y a quelque chose de plus fort que la mort, c’est la présence des absents dans le cœur des vivants ».
Joseph Ambroise ADJAMAGBO reste donc plus que jamais vivant dans le cœur de tous les bénéficiaires de sa bonté, sa serviabilité et sa convivialité légendaires dans la discrétion comme « un sommet de bonté, de serviabilité et de convivialité dans la discrétion dans l’univers et dans l’histoire de l’humanité », faisant de sa « transition de phase vers l’éternité » une « véritable perte pour toute l’humanité en marche vers l’éternité », et non seulement une perte pour ceux qui l’ont connu, apprécié et aimé.
En plus des membres de sa proche et large famille, et de ses amis, de ses collègues professionnels et de ses camarades politiques, parmi les bénéficiaires de la bonté et de la serviabilité légendaires dans la discrétion figure au premier rang toute l’Église Catholique du Togo, et en particulier l’archidiocèse de Lomé, conformément à l’héritage reçu de sa mère Cornélie Dédé ADJAMAGBO, dont les œuvres en faveur des Églises Catholiques du Togo et du Burkina et en faveur des pauvres à travers l’association humanitaire JOSEPHINE BAKHITA qu’elle a fondée plaident pour elle et pour ses enfants auprès de Dieu, au point qu’à la messe d’action de grâce au lendemain de son enterrement, l’archevêque émérite de Lomé, Monseigneur DOSSEH, a publiquement demandé sa béatification.
Parmi les œuvres de de Joseph Ambroise Comlan ADJAMAGBO, en tant qu’architecte et coordinateur des travaux, en faveur de toute l’Église du Togo, qu’il nous soit permis de citer les bâtiments de l’Université Catholique de Lomé UCAO-UUT à Sanguera, l’église Cristo Risorto de Hedzranawoe à Lomé, l’église Notre-Dame sous la Croix d’Agbale-Pedogan à Lomé, tous les bâtiments dont la chapelle ronde de la communauté des frères du Sacré Cœur en charge du collège Saint Albert d’Atakpamé, et l’église Santa Maria et Saint Joseph de Dakrokossou, près d’Anié, dans le diocèse d’Atakpamé.
Pour percer le secret de la discrétion dont Joseph Ambroise ADJAMAGBO entourait ses œuvres de bonté, de serviabilité et de convivialité légendaires, pour apprécier ces œuvres à leur juste valeur et pour leur rendre un digne hommage, qu’il nous soit permis de partager avec vous la réflexion suivante de la philosophe et mystique française Simone Weil, écrit avec un « W », à ne pas confondre avec son homonyme la politicienne française Simone Veil, écrit avec un « V », qui a défendu et fait voter la loi sur l’avortement en France fin 1974 et qui mérite pour cela le titre de « la grande avorteuse ». Dans sa réflexion, la philosophe mystique dévoile en les termes suivants le motif le plus pour d’une « bonne action » : non pas « pour Dieu », mais « par Dieu ». Écoutons donc Simone Weil :
« « J’avais faim et vous m’avez secouru ». Quand donc, Seigneur ? Ils ne le savaient pas. Il ne faut pas le savoir. Il ne faut pas secourir le prochain pour le Christ, mais par le Christ. Que le moi disparaisse de telle sorte que le Christ, au moyen de l’intermédiaire que constituent notre âme et notre corps, secours le prochain. Être l’esclave que son maître envoie porter tel secours à tel malheureux. Le secours vient du maître, mais il s’adresse au malheureux… D’une manière générale, pour Dieu est une mauvaise expression. Dieu ne doit pas se mettre au datif. Ne pas aller au prochain pour Dieu, mais être poussé par Dieu vers le prochain comme la flèche vers le but par l’archer. N’être qu’un intermédiaire entre la terre inculte et le champ labouré, entre les données du problème et la solution, entre la page blanche et le poème, entre le malheureux qui a faim et le malheureux rassasié. »
À la lumière pure de la réflexion de la philosophe et mystique sur la pureté du motif d’une « bonne action », et à la lumière divine de l’enseignement de Notre Seigneur Jésus Christ au versets 35 et 26 du chapitre 6 de l’évangile de Saint Luc, où il est écrit : « Vous obtiendrez une grande récompense et vous serez appelés les fils du Dieu très haut, car Il est bon pour les ingrats et les méchants. Soyez plein de bonté, comme votre Père est plein de bonté », nous comprenons que le secret de la discrétion des œuvres de bonté, de serviabilité et de convivialité de Joseph Ambroise ADJAMAGBO, ce n’est pas qu’il agissait « pour Dieu » comme nous pourrions le penser, mais c’est qu’il agissait « par Dieu », et pour reprendre les mot de Simone Weil, qu’il agissait « poussé par Dieu vers le prochain comme la flèche vers le but par l’archer », qu’il agissait « par imitation de Dieu » qui Lui-même le poussait à agir, pour « être plein de bonté comme Notre Père est plein de bonté ».
LE TESTAMENT SPIRITUEL DE JOSEPH AMBROISE ADJAMAGBO
À la lumière de ce témoignage sur la bonté, la serviabilité et la convivialité légendaires dans la discrétion de Joseph Ambroise ADJAMAGBO, nous comprenons aisément que le testament spirituel qu’il nous a laissé, non pas par écrit ou en parole, mais par ses actes plus éloquents que les écrits et les paroles, c’est l’exhortation émouvante suivante de l’ancien archevêque de Marseille en France, le Cardinal Saliège, sur « l’imitation de Jésus-Christ par la bonté », conformément au commandement que nous a laissé Notre Seigneur Jésus Christ au verset 36 du chapitre 6 de l’évangile de Saint Luc : « Soyez plein de bonté comme votre Père est plein de bonté », et extraite du livre du Cardinal Saliège, « Écrits spirituels », publié chez l’éditeur Grasset à Paris en 1960, aux pages 307-308 :
« Ne vous contentez pas d’être charitables, soyez bons. La bonté, c’est l’épanouissement de la charité. Il faut tendre à la bonté par amour et par imitation de Dieu. Il est le Bon Dieu, bon essentiellement et nécessairement. Dieu est amour (1 Jn 4,8). Il est bon pour les justes et pour les méchants, c’est Notre Seigneur qui nous l’apprend (Mt 5,45).
Soyons bons par amour et par imitation de Notre Seigneur Jésus Christ. Voyez comme il est bon, bon avec tous : comme il est bon avec les pécheurs … Comme il est bon pour les malades, pour les enfants, pour les apôtres qui avaient la tête dure et qui ne comprenaient rien souvent à ce qu’il leur disait ; bon pour Judas : Ami, qu’est-tu venu faire ici ? (Mt, 26,50). Bon à l’égard de Saint Pierre, Marie Madeleine. Bon à l’égard de tout le monde. Les malédictions sont seulement pour les scribes et les pharisiens qui voulaient imposer aux autres des fardeaux qu’ils ne portaient pas eux-mêmes. La bonté de Jésus ! Elle était telle que les pharisiens l’avaient remarquée. Ils l’appelaient : Bon Maître. Il a été bon jusqu’à la fin, et vous savez comment il est parti de cette terre dans un geste de bénédiction : Pardonnez-leur, Seigneur, car ils ne savent pas ce qu’ils font (Lc 23,24) …
Devenez donc bons de plus en plus, vous ne le serez jamais assez pour l’imitation de Notre Seigneur : bons en pensées, en paroles, en actions, surtout en pensées parce que la pensée traduit le fond de notre cœur ; quand nous parlons, nous agissons, nous sommes un peu sur un théâtre. Être bon dans vos pensées vous rendra la bonté en action plus facile.
Soyez bons pour les malades, qui sont souvent des êtres diminués par la maladie, la vieillesse, les infirmités. Nous avons toujours de la force pour supporter le mal des autres ; mais quand il s’agit de notre mal, c’est plus difficile. Il y a quelqu’un qui n’a pas pu supporter le mal des autres et est venu sur terre pour y porter remède. Il faut que nous aussi nous nous fassions compatissants à l’égard de ceux qui souffrent, comme il s’est fait compatissant pour tous.
La bonté ! C’est bien le moyen le plus facile de ressembler au bon Dieu ! Lui ressembler par l’intelligence, la science, la puissance, nous ne le pouvons pas ; lui ressembler par la bonté, la charité, la patience, la compassion, c’est à notre portée. Très facile, cela ne l’est pas non plus, car, pour être charitable, il faut s’oublier soi-même ; dire non à soi, pour dire oui à Jésus, afin qu’il vive pleinement en nous.
Si Jésus vit pleinement en nous, nous serons bons ; si nous sommes bons, nous glorifierons Dieu et nous témoignerons devant les hommes que Jésus est vraiment le Fils de Dieu : C’est à ce signe que le monde reconnaîtra que je viens de mon Père, si vous vous aimez les uns les autres (Jn 13,35)»
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