Depuis un moment le Togo assiste à un spectacle aussi indécent qu’alarmant : une justice muette, laissant libre cours à des séances de lynchage médiatique sur TikTok. Où sont les autorités judiciaires face à cette mascarade où défilent des soi-disant témoins et informateurs, brandissant des audios et autres “preuves” vérifiables ou non ?
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Le silence coupable de la justice
Au lieu d’encadrer l’enquête et d’instaurer un climat de sérénité, la justice togolaise laisse proliférer un véritable tribunal forain numérique, où tout le monde s’improvise enquêteur, juge et procureur. Chaque jour, des lives TikTok se succèdent, alimentant rumeurs et accusations, transformant une tragédie humaine en feuilleton sensationnaliste. Et que fait la justice ? Elle regarde en spectatrice.
Quand la vérité devient un spectacle
Dans un véritable État de droit, la recherche de la vérité repose sur des investigations rigoureuses, menées par des institutions compétentes, et non sur des débats enflammés orchestrés par des influenceurs en quête de buzz. Laisser la justice populaire se substituer à la vraie justice, c’est ouvrir la porte à toutes les dérives : diffamations, manipulations et règlements de comptes numériques. Comment accepter que des accusations graves soient lancées en direct, sans filtre ni vérification, sous les applaudissements d’un public avide de sensations fortes ? Comment justifier que l’intégrité et la dignité des personnes soient sacrifiées sur l’autel de l’audience ?
Une justice en danger face au tribunal des réseaux sociaux
L’inaction des autorités crée un dangereux précédent.
Combien d’autres drames seront détournés en feuilletons médiatiques, où des anonymes et des figures du web se donnent en spectacle au mépris du droit ?Les tribunaux ne peuvent pas être remplacés par des plateformes numériques. Il est temps que la justice reprenne la main, qu’elle rappelle que les enquêtes et les verdicts ne se rendent pas à coups de likes et de partages, mais dans le respect des procédures et des lois.
Exigeons une justice digne de ce nom !
Le Togo ne peut pas se permettre de sombrer dans l’anarchie judiciaire des réseaux sociaux. L’opinion publique a le droit d’être informée, mais pas manipulée. Il appartient aux autorités de faire respecter l’ordre et la dignité de la justice. Assez de silence ! Il est temps que la justice parle et qu’elle impose sa légitimité face aux dérives du tribunal numérique.
Dimitri AGBOZOH-GUIDIH
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