Elle a traversé trois siècles, vu défiler les époques, les régimes et les générations. À 125 ans, Lucia Abra Goza, native de Kpélé Gavié, qui incarne la sagesse et de la sérénité, révèle les secrets d’une longue vie.
Bien plus qu’une doyenne, Lucia Abra est une mémoire vivante, un témoin rare de l’histoire du Togo. Mais ce qui marque le plus, ce sont les secrets simples et profonds de sa longévité. Interviewée par LENEUTRE, Lucia confie avec humilité les clés de cette longévité.
« Ne cherchez pas à plaire à tout le monde. Ce que tu n’as pas vu, il ne faut jamais prendre de l’argent pour mentir dans le compte de ton prochain. Cherchez à rester vrai, intègre et surtout honnête, même quand c’est difficile. Ce sont ces valeurs qui prolongent la vie et donnent la paix à un être humain », a confié Lucia Abra Goza au journal LENEUTRE.
Née le 27 février 1900 au Gold Coast, dans une famille de chasseurs et d’agriculteurs, Lucia Abra Goza a grandi dans une société traditionnelle jusqu’à l’arrivée des colons avec le christianisme. Précisons que Lucia est la fille de William Goza et Hélène Ajur.
Originaire de Kpalimé, plus précisément du paisible village de Kpélé Gavié, Lucia a eu sept enfants, dont malheureusement deux sont décédés, ainsi que son mari. Rappelons que la doyenne est née à une époque où le mariage forcé était monnaie courante. Catholique pratiquante, elle n’a pas échappé à cette règle imposée par la société d’alors.
Entourée de ses enfants, petits-enfants et arrière-petits-enfants, Lucia se remémore les grandes étapes de sa vie. Elle évoque avec tendresse les années passées à cultiver la terre, à fabriquer de l’huile rouge à partir du palmier à huile, et à marcher chaque jour sur plusieurs kilomètres pour vendre des produits au marché.
Dans la foulée, elle révèle ses plats et sa viande préférés, ainsi que certains souvenirs inoubliables.
« J’ai toujours mangé ce que la nature me donnait. Mais j’aime beaucoup le riz et le fufu. En tant que revendeuse, j’aimais acheter du poisson frais et revenir le préparer moi-même afin de bien le savourer », confie-t-elle.
À une époque où les repères se perdent, Lucia devient un symbole et une bibliothèque vivante. Interrogée sur la différence entre le mariage du passé et celui d’aujourd’hui, elle se prononce sans langue de bois et donne quelques conseils aux jeunes.
« Certes, autrefois, il y avait le mariage forcé, mais les jeunes filles étaient vraiment respectées. Il y avait une belle cérémonie publique pour honorer la fille et sa famille. Malheureusement, la plupart des relations aujourd’hui sont basées sur l’argent. Et pire encore, les jeunes filles s’adonnent aux hommes n’importe comment. La femme est sacrée et elle doit prendre soin de son corps », a-t-elle souligné avant de conseiller les jeunes de faire un bon choix dans la vie.
Insistant sur l’importance de la foi et de la paix intérieure, Lucia invite les jeunes à ne pas garder la colère dans le cœur, mais plutôt à pardonner avec amour et tendresse. Chrétienne pratiquante, elle ne manque jamais une occasion de prier et de tout remettre entre les mains de Dieu.
« Je prie chaque matin. Je ne dors jamais avec la colère dans le cœur. Quand tu vis sans tromper personne, ton esprit reste léger et ton corps te suit », a affirmé la doyenne.
L’homme naît, grandit et meurt, dit-on de coutume. À la question de savoir comment elle perçoit la mort aujourd’hui et autrefois, elle répond sans hésiter
« Je suis prête à mourir aujourd’hui et ne plus revenir », crie-t-elle, tout en révélant que dans sa jeunesse, l’idée de la mort lui faisait très peur. Selon elle, les hommes sont devenus très méchants aujourd’hui à cause des biens matériels, alors qu’autrefois, ils vivaient comme des frères et sœurs et la solidarité régnait.
Cette existence modeste mais honnête, ancrée dans les traditions et le respect des autres, constitue à ses yeux le véritable secret de sa santé et de sa longévité.
Elle précise qu’elle n’a jamais couru après la richesse, mais a toujours veillé à rester droite, même dans les moments difficiles. Pour elle, ces valeurs ne sont pas seulement des principes, mais des piliers du quotidien, transmis par ses parents et respectés tout au long de sa vie.
Par sa sagesse et sa vie exemplaire, Lucia nous rappelle que la véritable longévité ne s’écrit pas seulement avec les années, mais avec la vérité.
Témoin de l’époque coloniale, de l’indépendance du Togo et des premières routes construites, les récits de Lucia Abra Goza captivent ses arrière-petits-enfants, qui viennent souvent l’écouter.
Il sied de rappeler que le dimanche 3 août 2025, ses enfants et petits-enfants ont demandé une messe d’action de grâce en faveur de la doyenne, Lucia Abra Goza.
Marc Le Sucré (+228 96 14 16 48)
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