Alors que le Togo traverse une nouvelle phase de mutations sociales et politiques, la vigilance de la jeunesse n’a jamais été aussi cruciale. Face aux figures publiques qui se présentent comme des porte-étendards de l’engagement citoyen, mais dont les agissements suscitent de sérieuses réserves, un devoir de lucidité s’impose. C’est dans cette optique que de nombreux jeunes appellent aujourd’hui à un boycott de Médissa Sama.
À première vue, Médissa Sama affiche un parcours remarquable : décorée Chevalier de l’Ordre du Mérite du Togo, entrepreneure sociale, autrice, consultante, et présidente de la Confédération des Jeunes Entrepreneurs du Togo (CJET). Elle dirige également un cabinet d’accompagnement stratégique pour les PME. Un profil prometteur, donc, qui masque pourtant une réalité plus complexe.
Un engagement sous influence ?
En 2017, lors des manifestations du Parti National Panafricain (PNP), qui avaient rassemblé une grande partie de la jeunesse dans la rue, Médissa Sama était intervenue pour appeler au calme. Utilisant des termes ambigus, appelant à « faire la paix face aux terreau-terreau » (terme localement associé à des « terroristes »), elle avait lancé un message qui, selon certains, visait davantage à contenir la mobilisation qu’à œuvrer pour une véritable pacification. Cette sortie médiatique avait été perçue par une frange de la société civile comme une opération de communication orchestrée pour le compte du pouvoir.
Des accusations plus directes font également surface. L’activiste togolais Camus Ali l’a récemment désignée comme proche du réseau de Kovi Adanbounou, député-maire et homme d’affaires influent du parti au pouvoir Unir. Si ces propos sont parfois virulents, ils reflètent une inquiétude persistante sur le rôle joué par certaines personnalités dans la perpétuation d’un système politique sans alternance depuis plus d’un demi-siècle.
Une jeunesse trop souvent instrumentalisée
Le Togo est aujourd’hui le seul pays d’Afrique de l’Ouest à n’avoir jamais connu d’alternance politique. Dans ce contexte figé, les jeunes sont souvent ciblés par des discours séduisants, des appels à l’unité ou à l’entrepreneuriat, qui cachent parfois des tentatives de neutralisation du potentiel contestataire.
« On ne construit pas l’avenir avec ceux qui disent parler de justice en marchant aux côtés de ceux qui verrouillent le débat », affirme un étudiant en sciences politiques de Lomé. « Certains acteurs se disent proches de la jeunesse, mais ne sont là que pour apaiser la colère et recycler le statu quo pour quelques billets », ajoute-t-il.
Appel au discernement
Boycotter Médissa Sama ne signifie pas rejeter l’idée d’un engagement féminin fort ou d’une jeunesse entreprenante. Cela signifie refuser les figures ambivalentes dont le parcours suggère plus de proximité avec les sphères du pouvoir que de réel combat pour l’émancipation collective.
La jeunesse togolaise a besoin de repères clairs, de leaders sincères et cohérents. Il est temps de cesser d’applaudir ceux qui utilisent l’image du progrès pour mieux faire perdurer les logiques de domination. Le vrai changement viendra de celles et ceux qui, loin des salons officiels, œuvrent pour une démocratie réelle, inclusive et libérée des manipulations.
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