Le Togo s’est engagé depuis plusieurs décennies dans la promotion de la femme, faisant d’elle l’une des pièces maîtresses de son développement socio-économique, mais aussi l’une des actrices phares de la stabilité politique et sociale. Une démarche de plus en plus visible à travers la mise des femmes leaders à la tête de départements clés du système décisionnaire dans un pays en pleine croissance économique.
« Gnonou » est le mot employé communément pour designer la femme au sud du Togo. C’est dans un vernaculaire très répandu aussi dans tout le pays et qui, en réalité, peut être interprété littéralement comme « une bonne chose ». Cela est révélateur du fait que la société togolaise a toujours eu une appréciation précieuse de la gent féminine.
D’ailleurs, cette perception s’explique par les rôles importants joués par les femmes dans les anciennes sociétés togolaises. Elles garantissaient l’éducation des enfants, mais aussi devaient gérer les fonds de ménage, garantissant par ricochet la stabilité sociale de leur famille. Toutefois, cette conception de la femme dans les communautés togolaises a été quelque peu ternie par la colonisation.
En effet, dans l’élaboration des politiques publiques en Afrique en période coloniale, les femmes n’étaient pas au cœur des débats. Les colons ont négligé le rôle des femmes dans plusieurs pays dont le Togo. Les Togolaises étaient reléguées au second plan dans les instances de décisions, alors même qu’elles détenaient un rôle important, non seulement dans la production agricole, mais aussi dans sa commercialisation sur le plan national et international. Cette marginalisation s’est caractérisée aussi par l’absence de politiques destinées à la promotion des droits de la femme et de la jeune fille qui étaient pourtant des couches vulnérables.
Le retour donc des femmes au premier plan au Togo n’est en réalité qu’un retour aux anciennes traditions togolaises valeureuses. Même si cela a été retardé par la colonisation, la promotion des droits de la femme sont aujourd’hui une réalité prioritaire dans le pays et se renforcent d’ailleurs de jours en jours. En témoignent les quatre lois votées en fin d’année dernière par l’Assemblée Nationale togolaise à la tête de laquelle se trouve une femme en la personne de Yawa Djigbodi TSEGAN.
En réalité, plusieurs autres indicents concrets prouvent à suffisance l’importance accordée de plus en plus à la femme togolaise au sommet de l’État. Élue à la tête du parlement depuis 2019, Yawa Djigbodi TSEGAN reste la première femme Présidente de l’Assemblée Nationale togolaise de l’histoire du pays d’Afrique de l’Ouest. La femme de 52 ans qui a été inspectrice des impôts, dirige un parlement de 91 députés dont seize femmes.
Ce nouveau souffle insufflé à la gent féminine vient naturellement de la vision politique du Chef de l’État togolais, Faure Essozimna GNASSINGBE. Après la nomination d’une femme à la tête de l’Assemblée Nationale, le Président togolais a consacré le rôle de la femme, quasiment deux ans plus tard, en nommant à la tête du gouvernement pour la première fois dans l’histoire du pays, une femme. Au gouvernement depuis 2010, Victoire TOMEGAH-DOGBE est l’actuelle la Cheffe du gouvernement.
A 63 ans, la première femme, Premier Ministre est au poste depuis le 28 septembre 2020 et dirige un gouvernement formé de plusieurs femmes. Des femmes leaders au haut sommet de l’État qui ne sont qu’une petite face visible de l’iceberg.
Les différentes décisions politiques togolaises ces dernières années montrent, selon les données de Statista, que le Togo est le premier pays au monde, en termes de pourcentage de femmes aux postes de décision. Ces choix politiques ont aussi eu un impact sur la vie sociopolitique du pays, renforçant la stabilité. De plus en plus décisionnaires, les femmes ont réussi à apporter beaucoup de solutions aux handicaps qui freinent l’autonomisation de la femme et à son épanouissement, rependant un climat de paix et de cohésion sociale au sein des communautés à la base.
La participation des femmes à la vie politique au Togo a contribué à faire promouvoir l’égalité des sexes et a influencé les types de solutions proposées contre les discriminations. Des plus en plus de législateurs femme ont eu un impact sur les priorités politiques. Cela a aussi augmenté de façon significative, l’élaboration de politiques qui mettent l’accent sur la qualité de vie et reflètent les priorités des familles, des femmes et des couches vulnérables.