Le journaliste Michel Glory Samuel Takpah s’est prononcé sur l’actualité togolaise. À en croire l’ancien présentateur de l’émission « Regard Croisé », sur la chaîne New World Tv, le Togo fait face à une crise socio-politique depuis quelques temps.
Après avoir passé au peigne fin l’actualité togolaise, l’économiste togolais Michel Takpah invite les dirigeants à faire face à la grogne sociale qui ne cesse de monter. Selon Takpah, « on pourrait soupçonner un manque d’humilité et une fracture réelle entre les aspirations du peuple et de l’élite dirigeante ». Lisez plutôt !
Depuis la réforme constitutionnelle amorcée par le Togo, il y a un peu plus d’un an, une crise socio-politique s’est installée dans le pays. Avec la conclusion par la désignation de Faure Gnassingbé, Président du Conseil, le Togo qui passe à la cinquième République, a vu dans la même période naître une crise d’inflation au milieu d’une population déjà à bout de souffle économiquement. A titre d’exemple, le coût de l’électricité a bondi de 12%, allant parfois même jusqu’à 30 % chez certains ménages.
Cet état des choses, qui provoquent le tollé général au sein d’une majeure partie de la population, combiné à des dérives de liberté qu’on peut qualifier de “graves”, fait peser sur le gouvernement “provisoire” une pesanteur d’implosion au sein même des institutions dont elles ont la charge.
Malgré cette dépression générale, il est tout à fait saisissant de relever que le gouvernement brille par son silence et son mutisme. Alors, il se pose une question: le choix de ne pas communiquer et/ou dialoguer, serait t-il délibéré de la part des autorités togolaises ?
Il est prévisible que le gouvernement dans son équipe de communication a pesé les pour et les contres de cette stratégie de “silence institutionnel” qui s’est accentuée très récemment. En effet, l’objectif détectable est de laisser le tumulte s’éteindre de lui-même, par une sorte de décrispation sociale, à coûts de mesures politiques, économiques et sociales.
Cette option, aussi risquée soit-elle, a déjà fait ses preuves par le passé, avec des dénouements heureux où la population se satisfait d’approches innovantes.
A la différence aujourd’hui des difficultés précédentes, le poids et l’influence immense des réseaux sociaux, des événements relayés en live, des plateformes de solidarités participatives et collaboratives qui constituent une force d’adhésion populaire immense.
A l’espace physique de liberté réglementée par le gouvernement, se substitue un espace virtuel de liberté, où les populations se déchainent à coups de réclamations et de revendications aussi légitimes les unes que les autres.
Du reste, on pourrait dans une autre vision des choses être tenté de conclure que le gouvernement reflète la difficulté du pays à basculer dans une culture de compromis. Choisir de se taire, monte et accentue les frustrations au sein de la population, augmentant ainsi le risque d’une déflagration sociale et politique. Alors que «la crise devrait être une étape qui permet d’avancer», elle se mue en une crise de frénésie et d’immobilisme.
S’il est compréhensible et concevable qu’il existe des silences nécessaires ( dossiers secret-défense, projet souverain … ), il est clair que le silence dont fait montre le gouvernement togolais n’est d’aucune efficience, face à la grogne sociale qui ne cesse de monter. On pourrait soupçonner un manque d’humilité et une fracture réelle entre les aspirations du peuple et de l’élite dirigeante.
En rappel, au Togo, la dette publique a frôlé les 70% du PIB, titillant dangereusement le seuil communautaire fixé par l’UEMOA. En somme, on a évalué la dette publique togolaise à 4217,73 milliards FCFA à fin décembre 2024, selon les données du ministère des Finances lui-même.
Michel Glory Samuel TAKPAH
Journaliste et économiste togolais
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